Arnaud Boisset

23/01/2023 // J'ai skié la Streif!

J'ai bien commencé l'année avec une 6ème et une 11ème places aux super-G Coupe d'Europe de Wengen. Comme la Coupe du monde se tenait 5 jours plus tard, beaucoup d'athlètes étaient déjà présents. Suite à ces bons résultats, les entraîneurs m'ont sélectionné pour participer aux entraînements de la descente Coupe du monde de Kitzbühel! Oui, sur la mythique Streif!

Skier à Kitzbühel était un rêve de gosse. D'ailleurs, je crois que c'est le rêve de tout skieur. Lors de la première reconnaissance, j'ai pris beaucoup de temps afin de bien assimiler toutes les particularités de la piste. Avant de prendre le départ, mes sentiments étaient partagés : d'un côté, je respecte beaucoup cette piste atypique, mais de l'autre, je ne devais pas me laisser impressionner. Il faut vraiment s'engager à 100% sinon c'est la piste qui te dompte, et non le contraire. Cependant, les entraîneurs m'ont demandé de ne pas prendre trop de risques lors du premier entraînement, car une chute serait fatale. J'ai donc choisi des lignes plutôt rondes et j'ai rallié l'arrivée sain et sauf. C'était un sentiment très spécial d'avoir pu, pour la première fois, dompter la Streif. Mais qu'est-ce que j'étais fier de moi…

Le deuxième entraînement était déjà quasiment une course pour moi, car j'étais en qualification avec 3 autres athlètes pour une seule place. Il fallait donc prendre des risques, mais des risques mesurés, surtout sur cette piste. J'ai réalisé une manche complète, malgré une petite faute à la sortie du "Steilhang" qui m'a empêché de prendre un maximum de vitesse sur le chemin. À l'arrivée, j'étais satisfait de moi, car je n'avais concédé que 2,85 secondes aux meilleurs sur presque 2 minutes de course. Malheureusement, les autres Suisses ont été encore légèrement plus vite. Il m'a manqué 25 centièmes pour me qualifier pour la course.

Malgré tout, je ne considère pas cette semaine comme un échec, loin de là. J'ai skié la plus belle piste du circuit à deux reprises et j'ai assimilé une expérience d'exception. Le fait de vivre la course depuis les tribunes m'a encore plus donné l'envie d'allumer, un jour, du vert dans cette aire d'arrivée et d'être fêté comme une rockstar.

Cette fin de semaine, je pars à Orcières-Merlette, en France, pour prendre part à 2 descentes et 2 super-G coupe d'Europe. Ces 4 courses seront déterminantes pour obtenir encore des chances en Coupe du monde d'ici à la fin de la saison. 

18/12/2022 // En route pour Saint-Moritz

J’ai envie de dire que la chance n’a pas vraiment été de mon côté en ce début de saison, et pas forcément sur la piste. Premièrement, on m’annonce que je suis sélectionné pour les entraînements en vue des épreuves de Coupe du monde à Zermatt et 24 heures après, les deux courses sont annulées. Deuxièmement, 13 skieurs sont retenus pour le voyage au Canada, alors que je suis 14e de la liste. Troisièmement, après les super-G de Santa Caterina, je reçois le feu vert pour les descentes de Coupe du monde à Val Gardena, puis la FIS décide de n’organiser qu’un seul entraînement. Je comprends très bien la décision de la FIS, qui voulait protéger les coureurs. Et je comprends aussi celle de Swiss-Ski, qui ne voulait pas organiser de qualifs sur un seul entraînement. Il n’empêche : trois fois, les choses n’ont pas tourné en ma faveur pour ce qui concerne la Coupe du monde.

Comme le programme de cette semaine n'était pas vraiment chargé, on a opté pour les super-G FIS de Zinal, une piste que j’adore, où nous avons bénéficié de bonnes conditions Cela devait faire deux saisons que je n’avais pas couru en vitesse en FIS, mais c’est toujours intéressant de se remettre dans le rythme de course. Toutefois, comme j’avais les meilleurs points au départ, il fallait assumer le rôle de favori, avec les attentes qui lui sont liées : vous avez tout à perdre si vous réalisez une mauvaise course et tout le monde pense que c’est normal si vous gagnez …

Le premier jour, le parcours était plutôt tournant et j’ai terminé 2e, battu par un bon géantiste norvégien. Le deuxième jour, le parcours était plus typé super-G et j’ai réussi à faire ce que je voulais, si bien que j’ai gagné avec un écart disons confortable. En fin de compte, réussir deux bons résultats booste quand même la confiance.

J’espère pouvoir surfer sur la même vague cette semaine à Saint-Moritz. Nous allons en effet disputer deux descentes de Coupe d’Europe là où les femmes ont couru en Coupe du monde ce week-end. La piste sera donc en super état, et la météo ne devrait pas être trop mal. Par ailleurs, tous les Suisses seront présents, même ceux qui sont alignés en Coupe du monde. Il s’agira par conséquent des premières confrontations directes au niveau suisse. Autant dire que ces deux résultats auront leur importance car ils pourraient bien déterminer qui sera sur la Coupe du monde la seconde partie de la saison.

Un podium aux couleurs valaisannes, partagé avec un camarade de club, Denis Corthay

07/11/2022 // Le 13 a ses bons et ses mauvais côtés…

Entre mi-septembre et mi-octobre, nos entraînements se sont poursuivis plutôt à Saas-Fee et plutôt en géant et en super-G. Petite nouveauté, la station haut-valaisanne a construit un saut, comme vous pouvez le voir dans la vidéo.

Mais tout monde attendait impatiemment les sélections officielles en vue des courses de Coupe du monde de Zermatt. Les entraîneurs m’ont fait part d’une super nouvelle : j’étais admis aux entraînements en tant que 13e Suisse, alors qu’ils avaient retenu 14 coureurs. J’avais coché le premier des objectifs figurant sur ma liste pour cette saison. Malheureusement, moins de 24 heures après, l’annulation est tombée... Mais il faut bien reconnaître que c’était la seule solution envisageable ; il aurait été aberrant de maintenir des courses avec ce manque de neige.  

Restait la question du voyage au Canada pour les épreuves de Coupe du monde, pour lequel seules 13 places sont disponibles. J’étais donc 13e pour celles de Zermatt mais Justin Murisier avait renoncé en raison de sa blessure au dos. Comme Justin a marqué des points en Coupe du monde la saison dernière et qu’il a réussi des résultats probants en vitesse, il est prioritaire, ce qui est tout à fait normal. Si bien que je suis 14e, et donc non sélectionné pour le Canada. Si les courses de Zermatt s’étaient disputées, j’aurais eu l’occasion de montrer mon niveau et peut-être de grignoter quelques places dans la hiérarchie. Mais dans l’état actuel des choses, les entraîneurs ont préféré se baser sur les épreuves de la saison passée plutôt que sur les entraînements de cet été. Certes, leur décision n’est pas en ma faveur, mais elle est logique : à mes yeux aussi, les résultats en course ont plus de valeur que les chronos sur glacier.

Je vais donc rester en Europe tout le mois de novembre. Nous allons nous entraîner sur neige artificielle, bien qu’on ne sache pas exactement où ; il faut attendre qu’il fasse un petit peu plus froid et que plusieurs domaines puissent être préparés, je pense à Zinal, St. Moritz ou Davos. Je devrais donc reskier vers le 15 novembre pour le sprint final de la préparation. Quant à la compétition, la reprise se fera fin novembre, vraisemblablement en géant FIS, afin de me remettre dans le rythme. Les premières courses importantes sont agendées début décembre, les 6 et 7 à Santa Caterina pour le compte de la Coupe d’Europe.

Aujourd’hui, je suis donc au clair en ce qui concerne mon programme : je sais que je vais commencer par la Coupe d’Europe mais j’espère bien par la suite avoir l’opportunité de participer à des sélections Coupe du monde, au moins sur la base d’entraînements.

 

TRALALA

05/09/2022 // La Coupe du monde déjà en point de mire

En juillet, les conditions n’étaient pas faciles mais, malgré les fortes chaleurs qui ont beaucoup impacté les glaciers, nous avons quand même pu skier cinq jours à Saas-Fee. Le ski d’été a changé radicalement : pour que les conditions d’entraînement soient bonnes, il nous faut désormais une météo parfaite. À la moindre précipitation ou même si le ciel se couvre légèrement pendant la nuit, le regel ne se fait pas et nous ne pouvons pas nous entraîner convenablement. 

Après ce premier camp, j’ai remis l’accent sur la condition physique, pendant deux semaines début août. Puis nous sommes montés à Zermatt. Après la déception de Saas-Fee, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Mais Zermatt, c’est autre chose. Déjà, le glacier est 500 mètres plus haut, ce qui change passablement la donne. Ensuite, il est orienté un peu différemment, et les vents ne sont pas les mêmes non plus. Tout cela a fait que les conditions étaient nettement meilleures. Nous avons donc pu faire du très bon ski. Et même utiliser la piste de vitesse - plus d’une minute de descente, ce qui est exceptionnel à cette période-là. En Europe, c’est à ma connaissance le seul endroit où c’est possible. Résultat : nous avons enchaîné six jours de ski d’affilée, grâce à une météo vraiment très bonne.

Après une semaine de pause, je viens tout juste de remonter à Zermatt. Ces prochains temps, je vais alterner semaine de ski et semaine de pause, en gros jusqu’à la fin septembre. L’objectif que nous avons tous en point de mire, ce sont les toutes premières descentes de Coupe du monde qui auront lieu à Zermatt les 29 et 30 octobre. Mais la sélection ne va pas être facile :  il y a beaucoup d’appelés, pas de blessés, même les géantistes sont intéressés. La participation à ces épreuves constitue bien évidemment un objectif, mais je ne vais pas en faire une fixation, et courir le risque d’être déçu en quelque sorte avant que la saison ne commence vraiment. Il ne faudrait en effet pas oublier qu’un bon mois va séparer les courses de Zermatt du véritable coup d’envoi de la saison. Un laps de temps plus que suffisant pour nous permettre de peaufiner les derniers détails.

 

TRALALA

12/07/2022 // La période de condition physique touche à sa fin

Il m'a fallu un peu de recul pour digérer la saison dernière. J'ai eu besoin de quelques semaines de coupure par rapport au monde du ski. A partir du 10 mai, j'ai repris l'entraînement physique avec d'abord beaucoup de vélo et de course à pied. Puis, au début juin, nous avons recommencé l'entraînement de force au fitness tout en maintenant deux séances d'intervalles par semaine. J'ai alterné des semaines d'entraînement à Macolin, à Kerenzerberg ainsi qu'à la maison.

Fin juin, j'ai passé mes derniers examens universitaires, ce qui m'a libéré d'un certain poids. Pendant l'été, je vais rédiger mon travail de Bachelor, puis à partir de septembre jusqu'en avril au moins, j'ai décidé de ne plus rien entreprendre de scolaire. Cela va me permettre, pour la première fois de ma jeune carrière, de me consacrer à 100% au ski et je m’en réjouis vraiment!

Cette semaine, nous effectuons une semaine de tests physiques à Macolin afin d'évaluer la progression enregistrée depuis mai. Ensuite, je vais avoir cinq jours de repos et puis nous avons prévu le retour sur la neige le 22 juillet prochain. Cette année, compte tenu de la première Coupe du monde de vitesse qui aura lieu pour la première fois fin octobre à Zermatt, nous avons dû avancer quelque peu notre retour sur les skis.

Petit portrait
Arnaud Boisset

Né le 08/05/98, 185 cm, 85 kg

Ski-club: Bagnes

Groupe d'entraînement: WC Elite Speed

Entraîneur: Vitus Lüönd

Ecole: Bachelor of Science in Economics

 

Principaux résultats

1 podium en Coupe du monde  -  4 top 10 en Coupe du monde  -  11e du classement du super-G 2024  -  1er du classement du super-G de la Coupe d'Europe 2023  -  3e du classement général de la Coupe d'Europe 2023  -  vice-champion suisse de descente 2023 à Verbier

 

Mes objectifs

pour la saison 2025: sélection aux Championnats du monde de Saalbach

pour la saison 2026: sélection aux Jeux Olympiques d'hiver de Milano Cortina

pour la saison 2027: médaille aux Championnats du monde de Crans-Montana