Arnaud Boisset

15/12/2024 // Je vais de mieux en mieux

J’imagine que vous avez tous vu ma cabriole à Beaver Creek. En résumé, j’ai perdu le contrôle de mes skis et tapé la tête sur la neige verglacée avant de finir dans les filets, le tout à une vitesse assez élevée. Comme j’ai brièvement perdu connaissance, on m’a héliporté à l’hôpital de Vail où des radios et un scanner ont montré qu’il n’y avait pas d’hémorragie interne, pas de blessure osseuse et pas de déchirure musculaire. Donc rien de grave à part une commotion.

Après mon retour en Suisse, les premiers jours ont été consacrés au repos. Ensuite, j’ai vu mon médecin pour faire un point plus précis. Les hématomes que j’avais sur le côté gauche se résorbent bien, tout comme les coupures au visage causées par le ski. Bien évidemment, le protocole de guérison est centré sur la commotion. Je vois donc ma physio tous les deux jours ; à chaque séance, elle me propose des exercices un peu plus poussés, pour travailler l’équilibre et la concentration.

Pour l’instant, les choses suivent leur cours, ça va mieux de jour en jour. Il est difficile de donner un horizon temporel pour un retour à la compétition, mais dans le 80% des cas, les commotions se traitent en quatre semaines. Aujourd’hui, je me fixe donc pour objectif de reprendre à Wengen, pour autant que les planètes s’alignent.

Prochaine étape à court terme : la condition physique, que je vais reprendre la semaine prochaine.

03/12/2024 // A vos marques, prêts, partez !

Huit mois après cette folle course de Saalbach qui me donne encore la chair de poule à chaque fois que j'y repense, une nouvelle saison démarre ce vendredi, et l’excitation est déjà à son comble.

Retour sur la neige

La reprise sur les skis après ma blessure d’août s’est très bien déroulée. Lors des premiers jours, j’ai dû me limiter et éviter de trop forcer (un vrai défi pour moi 😂) afin d’assurer une guérison optimale sur le long terme. Après une douzaine de journées sur les skis, j’ai pris mon envol pour le Colorado, avec une quasi-absence de gêne.

La RTS est venue me rencontrer peu après mon retour sur la neige, voici le lien vers ce reportage.

Colorado, the place to be

Durant le mois de novembre, la seule piste de vitesse au monde digne de ce nom se trouve à Copper Mountain, où les conditions d’entraînement sont idéales. Les températures sont largement négatives (je vous assure que les -21°C à 6h25 du matin sur le télésiège, ça réveille). La neige y est abondante : déjà un cumul de 270 cm cette saison. La piste est longue (1'20’’ de descente), combinant plat, saut, murs et passages techniques. Bref, une piste très complète qui donne l’occasion de se tester avant les premières courses.

Accompagné de mon nouveau partenaire d’entraînement José (tu as la référence ? Sinon, découvre-la sur mon casque), nous avons enchaîné les passages et nous sommes heureux de vous annoncer que nous sommes prêts à tout donner pour cette fameuse « saison de la confirmation », comme aiment le dire les journalistes.

Beaver Creek, le programme

Vendredi 6 décembre : descente

Le départ est prévu à 19h (heure suisse) et je devrais m’élancer juste après le top 30. La RTS diffusera la course en direct et devrait garder l’antenne jusqu’à mon passage.

Samedi 7 décembre : super-G

Le départ sera donné à 18h30 et je m’élancerai parmi le top 20, donc entre les numéros 1 à 5 ou 16 à 20, selon le tirage au sort.

13/08/2024 // Jusqu'alors, la préparation pour la nouvelle saison se passait bien…

J'ai repris la condition physique début mai, puis alterné camps avec l'équipe et entraînements autonomes en Valais. Nous avons rechaussé les skis début août à Saas-Fee où j'ai malheureusement chuté lors d'un entraînement de géant. Je me retrouve donc au repos forcé quelque temps...

 

La fameuse période de préparation physique

La saison de ski 2024 s'étant officiellement terminée le 10 avril, j'ai pu profiter de trois semaines sans programme d'entraînement. Cela m'a permis de recharger les batteries avant de reprendre en douceur à partir du 6 mai.

La reprise commence toujours par des tests physiques, qui permettent d’évaluer notre état de forme actuel et de déterminer les axes prioritaires pour la suite de la préparation. À la fin de cette phase, nous répétons ces mêmes tests afin de mesurer les progrès accomplis. Comme je suis dans la structure Swiss-Ski, j'ai la chance d'avoir des coéquipiers et des camps d'entraînement organisés. Cette année, j'ai eu l'opportunité de m'entraîner dans des lieux variés, tels que Fuerteventura (Espagne), la Roumanie ou Tenero (Suisse). Entre ces camps en équipe, je m'entraîne de manière individuelle en Valais.

Je suis content (et même un peu fier) d'être arrivé au bout de ces 13 semaines, 111 séances d'entraînement pour un total de 258 heures.

 

La mise au point du matériel pendant l'intersaison

Avant de retourner sur la neige, il est essentiel de préparer minutieusement le matériel. Avec mon service man, David, et toute l'équipe de développement de Salomon, nous avons d'abord dressé un bilan complet de la saison écoulée. Cette année, je dois dire que ce bilan s’est fait dans une ambiance plus détendue que d’habitude...

Nous avons ensuite conservé ce qui a bien fonctionné, tout en explorant des pistes d'amélioration pour le reste. Par exemple, en super-G, nous avons trouvé un réglage à la fois performant et polyvalent, sur lequel nous allons continuer de travailler. En descente, nous disposons d'un modèle efficace pour les pistes techniques comme Kitzbühel ou Bormio, et d'un autre pour celles où la glisse joue un rôle plus important comme Kvitfjell. J'aimerais désormais développer un ski qui puisse bien fonctionner sur les deux. Pour ma part, ce sera le gros chantier de la préparation. Nous avons la même réflexion avec les chaussures, les plaques et les fixations. Le but étant de trouver le mix de réglage idéal, mais attention à ne pas se perdre !

Comme je sais que vous appréciez les chiffres, en voici : pour la saison 2024-2025, mon parc de matériel comprend actuellement 48 paires de skis et 5 paires de chaussures.

 

Un retour sur la neige pas comme espéré...

Après cette période intense de condition physique, je ne vous cache pas que retrouver la neige de Saas-Fee a été un véritable plaisir ! Cependant, les températures élevées nous ont obligés à nous adapter. Chaque matin, nous nous levions à 4h pour prendre la cabine à 5h10, chausser les skis à 6h et terminer l'entraînement vers 9h. Je dois avouer que c’était un peu déconcertant de rentrer à l'hôtel à 10h, alors que les autres clients étaient encore en train de déjeuner... Cela dit, les conditions d'entraînement étaient idéales, et nous avons pu faire du bon ski.

Malheureusement, lors du troisième jour d'entraînement, j'ai enfourché puis chuté sur un parcours de géant. Les examens ont révélé une petite fissure du plateau tibial au niveau de mon genou droit. Heureusement, aucune intervention chirurgicale n'est nécessaire, mais je dois observer quelques semaines de repos pour permettre à l'os de se consolider. 

Ce contretemps retarde légèrement ma préparation, mais je serai de retour sur les skis en septembre, et ma saison n'est heureusement pas compromise. Je me sens chanceux que les ligaments et les ménisques soient intacts, et qu'une opération n'ait pas été nécessaire. Je vais prendre mon mal en patience et travailler avec les physiothérapeutes pour revenir au top de ma forme rapidement.

11/03/2024 // Je veux finir la saison en beauté !

En y repensant, les résultats que j’ai obtenus mi-février à Kvitfjell sont extrêmement positifs. J’ai tout d’abord réussi un top 30 en descente, sur l’une des pistes de Coupe du monde qui m’avantagent le moins. Ce qui signifie que je commence gentiment à rivaliser avec les 30 meilleurs du monde, quelles que soient les conditions. Ensuite, j’ai décroché le 8e rang en super-G ; je suis très bien parti, avec de très bonnes sections mais j’ai malheureusement commis une faute au milieu. Toutefois, quand on termine à 15 centièmes du podium et à 34 du vainqueur, il est impossible d’être déçu ! Je n’ai jamais été aussi proche de la victoire, c’est très encourageant pour la suite.

Une fois rentrés en Suisse, nous avons passé deux semaines compliquées car les conditions ne nous permettaient pas de nous entraîner : un jour il faisait trop chaud, le lendemain il y avait des précipitations, puis du vent, etc. J’ai également fonctionné comme ouvreur pour des courses FIS aux Diablerets afin de refaire un petit peu de géant. Et la semaine dernière, j’ai pris le départ du super-G de Coupe d’Europe à Verbier, où les choses se sont bien passées pour moi puisque j’ai remporté l’épreuve. Tout compte fait, c’était une bonne chose de se remettre en mode course.

Pendant cette période, j’ai également connu un petit peu le revers de la médaille. Étant donné que j’arrive au bout de ma saison, j’ai accordé un peu plus d’importance aux sollicitations des médias et aux contreparties que je dois à mes sponsors. Contractuellement, il me faut par exemple leur consacrer certaines journées, ce que j’ai pris le temps de faire alors que je programme habituellement cette activité en fin de saison.

Cette semaine, nous allons avoir un gros bloc d’entraînement à St. Moritz pour préparer au mieux les finales de Saalbach, le super-G en ce qui me concerne. Je prends cette course très au sérieux car j’entends bien finir dans le top 15 mondial. Actuellement, je suis 13e, mais il me faut marquer encore quelques points pour assurer mon classement.

Une victoire à domicile ou presque, c’est toujours spécial

29/01/2024 // Week-end de folie à Garmisch

Je suis vraiment très content de ce week-end, qui peut être considéré comme le week-end de la confirmation. Après Kitzbühel, il y avait en effet pas mal d’exposition, mais j’ai réussi à garder mes objectifs en point de mire et à rester concentré sur mon ski.

À Garmisch, mes résultats m’ont un peu surpris, d’autant que le premier jour, les conditions ne m’avantagaient pas ; avec une neige salée, un petit peu molle, alliée à un gros dossard, c’était compliqué, mais cela ne m’a toutefois pas empêché de réaliser une super course. Le deuxième jour, les conditions me convenaient mieux, mais il fallait vraiment changer la façon de skier, prendre beaucoup plus de risques, alors que la veille, il s’agissait plutôt d’être en contrôle. Je suis super content d’avoir réussi à gérer ça. Franchement, que souhaiter de mieux qu’une 7e place en Coupe du monde ?

Reste que cela me donne quelques idées pour la suite, j’ai envie de taper encore plus fort. En effet, je figure dans le top 20 du classement général du super-G, et j’ai marqué 140 points en cumulé en super-G et en descente. C’est juste énorme quand on pense que mon objectif cette saison était de marquer quelques points en Coupe du monde…

En ce moment, j’essaie de savourer. Grâce à l’annulation de Chamonix, je vais aussi avoir quelques jours de pause, qui me permettront de recharger les batteries et de répondre aux différentes sollicitations.

Petit portrait
Arnaud Boisset

Né le 08/05/98, 185 cm, 85 kg

Ski-club: Bagnes

Groupe d'entraînement: WC Elite Speed

Entraîneur: Vitus Lüönd

Ecole: Bachelor of Science in Economics

 

Principaux résultats

1 podium en Coupe du monde  -  4 top 10 en Coupe du monde  -  11e du classement du super-G 2024  -  1er du classement du super-G de la Coupe d'Europe 2023  -  3e du classement général de la Coupe d'Europe 2023  -  vice-champion suisse de descente 2023 à Verbier

 

Mes objectifs

pour la saison 2025: sélection aux Championnats du monde de Saalbach

pour la saison 2026: sélection aux Jeux Olympiques d'hiver de Milano Cortina

pour la saison 2027: médaille aux Championnats du monde de Crans-Montana