22/01/2024 // Finir 9e et 20e en descente à Kitzbühel, c’est énorme !
Pour participer aux descentes de Kitzbühel, je devais passer par les qualifs. Autrement dit, le deuxième entraînement était pour moi déjà une course. Mission accomplie, avec un 15e rang final. Mais c’est clair que sur la Streif, beaucoup bluffent à l’entraînement en ne skiant pas tous les secteurs à fond, alors que je devais moi être en mode course. Il me semblait toutefois disposer d’une belle marge d’amélioration sur la partie médiane, la plus facile.
Lors de la descente de vendredi, j’ai réalisé un bon haut mais je me suis fait arrêter sur le plat par le drapeau jaune. Il m’a donc fallu remonter en hélico jusqu’au départ, ce qui a pris pas mal de temps. Il y avait à ce moment-là deux solutions : soit se frustrer, s’énerver et louper le deuxième run ; soit le prendre un peu à la rigolade en se disant que c’était sympa de faire un petit tour en hélicoptère. J’ai plutôt opté pour la seconde, en demandant simplement au départ si j’avais été rapide afin de changer éventuellement de plan. Comme on m’a dit que mon premier passage était bien, j’ai décidé de refaire la même chose. Mais je connaissais la neige, j’avais vu comment elle réagissait, et il y avait du potentiel. Je me suis donc élancé à fond, en prenant beaucoup de risques. Après un bon haut, j’ai senti les skis coller sur le chemin car il neigeait assez fort. Je me suis dit : bon, c’est pas grave, les conditions ne sont pas en ta faveur, mais fais quand même une bonne fin de course. Ensuite, j’ai pris pas mal de risque avant le Hausberg et réalisé une bonne traverse.
Même si on n’était que vendredi et que la course se terminait, le public était resté en nombre. D’ailleurs, je n’avais encore jamais vu autant de monde. À Kitzbühel, on franchit la ligne à près de 150 km/h, l’aire d’arrivée est donc énorme. À peine ma course terminée, j’ai aperçu le panneau d’affichage tout au loin, sur lequel un seul chiffre s’affichait... Ce qui m’a mis, je l’avoue, un peu dans état de transe, en raison du public mais aussi de la nervosité due à mes deux départs, si bien que je me suis un peu lâché. En fait, je ne me suis pas rendu compte de ce que j’avais réalisé avant de parler avec les médias, les coaches, les autres athlètes venus me féliciter. Quand Cyprien Sarrazin te dit : « Tu m’as fait trembler », ce n’est pas rien. Bref, c’était une expérience géniale.
Cette journée m’a certes coûté pas mal d’énergie, au niveau émotionnel, mental et physique, car il fallait encore se repréparer pour la course du lendemain. Et là, pas de hasard : à Kitzbühel, il faut être à 100%. Heureusement, j’ai quand même réussi à bien dormir.
Samedi, tout le monde a eu le soleil, la visibilité était donc un peu meilleure. Par contre, la piste était bien plus glacée suite à la baisse des températures, une vraie patinoire. J’ai essayé de prendre le départ dans le même état d’esprit que la veille. Comme la piste était plus difficile à skier, cela relevait plus du combat, j’ai moins réussi à tenir les lignes que j’avais prévues, mais il en allait de même pour tout le monde. En fin de compte, j’étais content de franchir la ligne, car c’était très très dur physiquement de descendre trois fois la Streif en une semaine en mode course – et même de skier 5 fois le Steilhang. Je me suis classé 20e, à trois dixièmes du 11e, dans une course super serrée, et je vois de la marge dans ma manche. Je suis fier de moi, super content de ce week-end qui me permet de bien me replacer au classement de la descente alors que j’ai toujours estimé essentiel d’avoir une seconde discipline.
Autre avantage découlant de ces bons résultats, je n’ai plus à passer par la case Coupe d’Europe cette semaine et j’ai maintenant trois jours de repos devant moi, qui vont me faire énormément de bien. Je ne cache pas qu’après avoir enchaîné Bormio, Wengen et Kitzbühel, je suis limite. Ensuite, il s’agira de bien préparer le week-end de Garmisch, qui est tellement important pour moi avec ses 2 super-G au programme. Suivra Chamonix, où j’espère ne plus avoir besoin de passer par les qualifications internes. Mais rien n’a encore été décidé à cet égard.
Lors de la descente de Val Gardena