Arnaud Boisset

24/03/2023 // J’ai atteint même mes objectifs les plus fous !

Les finales de la Coupe d’Europe à Narvik ont commencé par la descente. J’ai terminé 7e, à moins de quatre dixièmes du vainqueur. Après avoir perdu beaucoup de temps en haut, j’ai réussi à faire jeu égal avec les meilleurs sur le reste du tracé. Un résultat somme toute très positif, le meilleur de ma saison en descente.

Ensuite, place au super-G. J’étais certes leader du classement, mais je voulais vraiment jouer la gagne. Mon avance n’étant pas énorme, il fallait battre Gilles et l’Italien Schieder. Comme je pouvais choisir mon dossard, j’ai opté pour le 7, celui qui m’avait porté chance lors de ma victoire à Garmisch.

Le premier à s’élancer a été Christophe Torrent. Grâce au live streaming, j’ai pu regarder sa manche ; j’ai remarqué qu’il avait pris des lignes plutôt rondes et qu’il était un peu en retard sur certaines sections. J’ai alors modifié mon plan initial - à savoir skier plus direct. Il faut aussi avouer que j’étais très nerveux au départ, je ne voulais pas me faire devancer par d’autres athlètes qui étaient également très en forme.

Les vingt premières secondes de course ne se sont pas bien déroulées : j’ai perdu beaucoup de temps, près de 50 centièmes sur le plus rapide. Ensuite, j’ai pu risquer beaucoup plus dans le mur, en sortir avec énormément de vitesse et emmener cette vitesse sur le plat final ; j’ai d’ailleurs les meilleurs temps sur la seconde partie de course.

En voyant du vert après la ligne d’arrivée, j’ai compris que c’était bon pour le podium. A l’arrivée de Gilles, qui avait trois dixièmes d’avance au dernier intermédiaire et qui a finalement terminé à égalité avec moi, j’ai compris que c’était bon pour le classement du super-G.

Remporter le classement d’une discipline, cela signifie que l’on a été le plus régulier, le plus performant pendant tout un hiver. La saison 2022/23, j’ai été le meilleur super-géantiste de la Coupe d’Europe. C’est un résultat que l’on ne m’enlèvera jamais.

Restait un dernier point, que je n’avais même pas imaginé dans mes rêves les plus fous : le podium du général de la Coupe d’Europe. Pour y parvenir, il me fallait finir 2e. Or l’épreuve était relativement courte et nous avions conscience Gilles et moi de ne pas avoir réalisé une manche parfaite. Je suis donc resté très tendu jusqu’à la fin de la course. Finalement, c’est absolument fou de décrocher aussi ce podium, alors que je devais n’être que 10e au début de la semaine. Tout ce que je voulais en fait, c’était dépasser la marque des 450 points au général, ce qui permet de s’aligner dans toutes les disciplines la saison suivante avec le dossard 16.

Là, je vais monter à Verbier afin de participer aux championnats suisses qui débutent ce week-end. J’espère simplement que les courses auront bien lieu, malgré la météo maussade. Tous les Suisses ou presque qui ont marqué la saison seront présents. J’encourage donc tous les passionnés de ski à venir en nombre pour leur témoigner leur soutien : ils pourront les voir en situation de course, mais aussi en dehors...

17/02/2023 // J’ai déjà la saison prochaine en point de mire…

Tout s’est déroulé à la perfection à Garmisch-Partenkirchen ; j’étais pleinement satisfait d’en repartir avec un deuxième rang et une victoire. Mon ski était vraiment en place et j’ai bien tiré parti du fait que nous avions pu nous entraîner sur la piste de course la semaine précédente. Autre motif de satisfaction, la pression liée au classement général ne m’a pas fait perdre mes moyens, erreur que j’avais déjà commise lorsque j’étais plus jeune.

Aujourd’hui, ma place en Coupe du monde est quasiment assurée pour la saison prochaine. C’est un objectif que je refusais jusqu’ici d’aborder ouvertement ; il est toujours resté dans un coin de ma tête mais je ne voulais pas que ça devienne une fixation. Lorsque l’on est Suisse et que l’on rêve de skier au plus haut niveau en super-G, il n’y a qu’un seul moyen : terminer dans les trois premiers de la Coupe d’Europe. À titre d’exemple, pour illustrer combien il est difficile d’y parvenir, je ne pourrais actuellement pas être sélectionné pour la prochaine épreuve à Aspen, malgré mes trois podiums et ma victoire cet hiver, puisque huit skieurs suisses sont tout simplement meilleurs que moi. C’est un fait, il faut juste l’accepter - et chercher une autre voie.

Il est bien clair que j’entends rester fidèle à mes principes, et par conséquent que je vais tout donner dans le dernier super-G qui se courra à Narvik dans le cadre des finales de Coupe d’Europe. Mais je vais désormais accorder une large place à la préparation de la saison prochaine. Je souhaite notamment consacrer beaucoup de temps à la descente : il y a quelques détails qu’il me faut améliorer car je ne suis pas vraiment satisfait de mon ski. En effet, puisque je devrais être de tous les déplacements de Coupe du monde en super-G l’hiver prochain et que ces épreuves sont souvent couplées avec des descentes, je vais certainement avoir la possibilité de participer parallèlement à de nombreux entraînements de descente. Cela pourrait me donner l’opportunité de prendre - pourquoi pas ? - des départs dans une deuxième discipline…

15/02/2023 // 1er et 2e des deux super-G de Garmisch, difficile de faire mieux...

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TRALALA

Interview réalisée par Christophe

 

06/02/2023 // Pour revoir mon super-G du 1er février (6e rang final)

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TRALALA

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03/02/2023 // En super-G, mon ski est bien en place

Orcières Merlette organisait quatre courses en quatre jours, ce qui équivaut au quart du programme de Coupe d’Europe en vitesse. Autrement dit, il valait mieux être en forme...

Nous avons commencé ces journées plutôt intenses par deux descentes. J’ai terminé 11e de la première, un résultat peut-être pas sensationnel mais intéressant dans la mesure où je n’ai pas perdu beaucoup de temps par rapport au vainqueur. La seconde s’est par contre moins bien passée. Actuellement, je ne comprends pas tout dans la discipline, c’est un peu compliqué de définir pourquoi ça fonctionne plutôt bien certains jours et moins bien certains autres.

Après les deux journées d’entraînement et les deux descentes d’une minute trente, j’étais déjà bien entamé, surtout nerveusement. L’après-midi suivant la seconde descente, je ne fanfaronnais pas vraiment ; j’ai même eu un petit coup de mou, et n’arrêtais pas de me poser des questions.

Le lendemain, j’ai pris le départ du premier super-G en mode attaque. Sur les skis, j’ai vraiment réussi à faire ce que je voulais. Par rapport à la descente, j’étais beaucoup plus à l’aise ; j’ai skié intelligemment les passages clés de la piste, les plus difficiles, et j’ai pu prendre de la vitesse dans les autres. Sur la ligne d’arrivée, avant même de voir mon temps, j’étais super satisfait de ma prestation. Et je n’étais même pas très fatigué, bien que l’épreuve ait duré près d’une minute trente, ce qui équivaut à une Coupe du monde et qui est finalement assez rare en Coupe d’Europe. Par la suite, j’ai vu que j’étais deuxième. Comme je portais le dossard 13, les favoris étaient déjà descendus, ce qui m’assurait déjà un bon classement. Je suis pourtant resté très tendu jusqu’à la fin de la course car l’écart me séparant du premier était assez important. Au bout du compte, seul un Autrichien est venu s’intercaler, j’ai donc fini troisième. Franchement, c’était trop beau : cela faisait un certain temps que je produisais du bon ski mais que les résultats ne suivaient pas vraiment. C’est la preuve que je suis de retour, je ne suis plus très loin des meilleurs et je peux régater avec eux. Une sensation vraiment géniale !

Le lendemain, c’est avec le même état d’esprit que j’ai pris le départ du second super-G, plus rapide, un petit peu moins tournant. A l’arrivée, j’étais en tête et me suis finalement classé 6e après avoir perdu beaucoup moins de temps que la veille, ce qui m’a valu de bons points FIS. Un résultat somme toute très positif.

Actuellement, si j’espère retrouver de meilleures sensations en descente, je suis très content de moi en super-G : le ski est en place, je peux me faire plaisir ; les derniers résultats renforcent ma confiance et me relancent au classement général du super-G pour viser une place fixe en Coupe du monde la saison prochaine. Mais je n’y pense pas trop, je prends course après course, en essayant de donner tout ce que j’ai. Maintenant, je suis content d’avoir deux semaines de tranquillité. Les prochaines courses sont programmées à Garmisch mardi en 15. Je vais donc me reposer un peu, puis retourner à l’entraînement, en espérant poursuivre sur ma lancée.

Petit portrait
Arnaud Boisset

Né le 08/05/98, 185 cm, 85 kg

Ski-club: Bagnes

Groupe d'entraînement: WC Elite Speed

Entraîneur: Vitus Lüönd

Ecole: Bachelor of Science in Economics

 

Principaux résultats

1 podium en Coupe du monde  -  4 top 10 en Coupe du monde  -  11e du classement du super-G 2024  -  1er du classement du super-G de la Coupe d'Europe 2023  -  3e du classement général de la Coupe d'Europe 2023  -  vice-champion suisse de descente 2023 à Verbier

 

Mes objectifs

pour la saison 2025: sélection aux Championnats du monde de Saalbach

pour la saison 2026: sélection aux Jeux Olympiques d'hiver de Milano Cortina

pour la saison 2027: médaille aux Championnats du monde de Crans-Montana