Arnaud Boisset

16/02/2017 // Je dois franchir un cap

Je dois franchir un capLes courses de Zinal ont été spéciales pour moi. J’ai connu l’élimination dans la manche du Super-G du combiné, mais le lendemain, j’ai fini 4e du «vrai» Super-G. Ce n’était pas ce que j’espérais, mais le chemin de la reconstruction passait par là. Ensuite, on a enchaîné avec 3 séances d’entraînement en 24 heures à Gstaad, dans le but de bien poser les bases techniques. J’ai ensuite pris trois jours pour me reposer avant de prendre la direction des Mondiaux de Saint-Moritz où j’officiais comme ouvreur des Super-G homme et femme. Ce n’était pas facile de trouver des volontaires, car les risques pris par les ouvreurs sont énormes. Moi, je n’ai pas eu vraiment d’appréhension, j’étais même très heureux de le faire et ça ne m’a donc posé aucun problème.

C’était génial de me retrouver au cœur de l'action et après le Super-G homme, j’étais si euphorique que je me suis dit que c’était ça que j’avais envie de faire toute ma vie.

J’ai ensuite enchaîné 4 slaloms en 4 jours, 2 à Garmisch-Partenkirchen, 2 à Schwende. Je sais désormais que mon ski est là, je rallie à chaque fois l’arrivée sans grosses fautes.

Les 4 courses sont de valeur plus ou moins égale, mais il est évident que je dois maintenant franchir un cap pour gravir une marche supplémentaire. J’en ai marre de faire les mêmes points en slalom pour la 8e fois de la saison! Je veux aller de l’avant! Il faut pour cela que j’augmente ma prise de risque, ce qui passe par l’engagement mais aussi par le choix de la ligne. Dans les prochaines semaines, ce sera ça l’objectif. Je suis conscient qu’il faudra passer par des échecs mais je sais que je suis sur la bonne voie et qu’il faut continuer comme ça même si les fruits de mon travail tardent à tomber. Mais ils arriveront un jour, j’en suis certain!

Ces jours, mes entraînements se réduisent à quelques manches, mais de qualité, afin de limiter la perte d'énergie. Grâce au dévouement des entraîneurs, nous arrivons toujours à nous entraîner juste avant la course pour peaufiner les détails et la préparation.

Mon quotidien actuel se limite au ski, je fais mes courses, ensuite je passe beaucoup de temps à récupérer au mieux. Puis j’analyse les vidéos, je décortique les points clés et les aspects à améliorer et je transpose ce que j’ai vu sur la piste. Désormais, les corrections se résument à des détails. Je n’ai plus une minute pour l’école (ou pour n’importe quoi d’autre d’ailleurs). C’est pourquoi je suis content d’avoir pu anticiper tout cela. Actuellement, ma vie ressemble à celle d’un skieur professionnel.

J’ai maintenant trois jours de pause, que je vais consacrer à l’étude et aux derniers examens à rattraper. Ensuite, je reprendrai mon bâton de pèlerin pour respectivement 2 jours d’entraînement à Gstaad, puis 4 jours de courses à Jaun et Meiringen.

Je dois franchir un capJe dois franchir un cap

27/01/2017 // J’ai le moral dans les chaussettes…

J’ai le moral dans les chaussettes…

Des semaines sans course durant l'hiver, il n'y en a pas cent. Il faut savoir en profiter au mieux. Mais l’absence de course n’est pas pour autant synonyme de pause: nous avons donc tiré parti de cette semaine pour refaire un gros bloc d'entraînement sur les skis, avec du physique l'après-midi. Gstaad a été choisie, pour sa localisation presque au centre de la Suisse, afin que les athlètes n'aient pas trop de route et également parce que les conditions sont exceptionnelles. De plus, nous préparions les courses de cette semaine, qui ont eu lieu au même endroit.

Pour ma part, ces courses ne se sont malheureusement pas bien passées. J'ai commis trop de fautes pour pouvoir espérer un résultat. C'est très frustrant alors que les entraînements s'étaient bien déroulés. Mais je ne veux pas trop m'y attarder. Actuellement, je veux penser à autre chose, me changer les idées. Je vais donc prendre un week-end de repos en montagne afin de m'apaiser. Le ski n'est pas facile, c'est un fait. Il y a des hauts et des bas, il faut savoir tirer le positif chaque jour. Mais lorsque l'on connaît une baisse de régime, c’est difficile de le faire. Je vais m'accrocher et relever la tête pour les prochaines échéances. Mais en ce moment, je ne vais pas m'étendre plus avant...

Je soulignerai simplement qu'il est important de noter le come-back malheureusement perdant d'Edouard Koehn, qui a échoué à une frustrante 31e place en première manche. Même s'il était sollicité par ses anciens coéquipiers, j’ai eu l’occasion d’échanger quelques mots avec lui;  il m'a indiqué n'être pas assez préparé sur le plan physique pour espérer rivaliser avec les meilleurs. Néanmoins, il garde espoir et reprendra un départ dès que possible, mais uniquement en slalom.

La semaine prochaine, les championnats suisses de combiné et un super-G m'attendent sur les pistes de Zinal. Des pistes qui normalement me plaisent.

J’ai le moral dans les chaussettes…

En haut: en pleine action à Gstaad   -   En bas: lever de soleil sur Schönried

14/01/2017 // Un sentiment d'amertume, mais ça va passer...

Un sentiment d'amertume, mais ça va passer...

En action à Savognin

Quand plaisir rime avec performance, c'est agréable. J'ai passé une belle semaine à Wengen, avec - cerise sur l'Eiger - un bon résultat lors de la première Coupe d'Europe. Cela améliorera mes points FIS en super-G, qui n'étaient pas bons puisque j'ai dû m'élancer de la dernière position. Ainsi, j’ai pu constater avec effroi, si j'ose dire, la densité de la Coupe d'Europe en vitesse. C'est en effet très serré, et la faute n'est pas permise.

 

Je suis allé ensuite dans les Grisons (eh oui, encore une fois...) pour aligner un jour d'entraînement et trois jours de course. Le premier géant s'est déroulé à moitié correctement au vu ma première manche médiocre, mais j'ai réussi à sauver ce qui était encore possible lors de la deuxième. Lors des deux géants suivants, j’ai à nouveau commis de grosses fautes en 1e manche, ce qui m'a empêché d’entrer dans les 30 meilleurs; à chaque fois, j'ai donc pris la 2e manche comme un entraînement pour préparer l’avenir. Les conditions devenaient difficiles avec des précipitations qui augmentaient considérablement. Je ressens beaucoup d'amertume car j'ai vraiment montré de belles choses sur certains tronçons. Mais je n’ai jamais réussi une manche complète, ce qui aurait considérablement changé la donne. 

 

Il faut garder le moral, le travail finira par payer. Mais ce serait bien que la roue commence rapidement à tourner, mais afin que je ne doute pas trop. Place à la récupération ces deux prochains jours, puis à un nouveau bloc d'entraînement, qui va sans doute me faire du bien. J'espère être en pleine confiance lorsque je me présenterai dans le portillon de départ des championnats suisses junior. 

 Un sentiment d'amertume, mais ça va passer...

Espérons que les routes soient bonnes pour rentrer...

04/01/2017 // De Veysonnaz à Wengen

De Veysonnaz à Wengen

Moi en action à Veysonnaz avec la nouvelle télécabine en arrière-plan.

Pour la première fois de ma vie, j’ai pris part à des courses entre Noël et Nouvel-An! A la base, je n’étais pas trop partisan de l’idée mais finalement, je ne regrette rien car l’ambiance était bonne à Veysonnaz: il y avait un nombreux public car beaucoup de monde était en vacances. Sur le circuit FIS, nous n’avons pas trop l’habitude de cela et c’était donc plutôt sympa. Nous avons pu par la même occasion tester la nouvelle télécabine de la piste de l'Ours. Il faut reconnaître qu’elle est fonctionnelle, confortable et rapide! Côté ski, nous avons eu droit à une préparation exceptionnelle de la piste, qui était bleu glace. J'ai achevé mes 4 manches, ce qui n’était pas si évident que ça sur cette patinoire... Je regrette une grosse faute commise le premier jour, qui m’éloigne prématurément des favoris de la Swiss-Cup. Tout devant, les cadors qui possèdent plus d’expérience sur ces pistes verglacées n’ont laissé que des miettes aux autres et ont écrasé la course. Pour résumer cette étape valaisanne, j’ai l’impression plutôt agréable d’avoir pris du plaisir et d’avoir su me montrer opportuniste.

Après avoir pris le temps de décompresser et de revoir des amis pour passer le cap de la nouvelle année sur le haut plateau valaisan, j’ai pris la direction de Wengen. J'adore cette mignonne petite station nichée sur un rocher et entourée de sommets qui ont fait l’histoire du cirque blanc. J’y suis pour disputer deux Super-G de Coupe d'Europe sur la mythique piste du Lauberhorn. Je prends toujours du plaisir à faire de la vitesse et je me réjouis donc beaucoup. J’espère simplement que dame Météo sera plus clémente pour le week-end qu’actuellement.

De Veysonnaz à Wengen

Dernier coucher de soleil valaisan de 2016.

24/12/2016 // Poisse et fatigue: un cocktail mortel!

Poisse et fatigue: un cocktail mortel!

Après un bon week-end de pause, j'ai voyagé jusqu'aux Grisons pour disputer un super-G, un combiné et deux géants. J'étais content de renouer avec la vitesse et les sensations qu'elle procure. Si la piste de super-G est facile, l'erreur est donc interdite et la fluidité de mise. Et qui dit facile dit forcément serré.

Pour ma part, la première course a été correcte, sans plus. En effet, il m’a manqué le petit truc qui aurait réellement fait la différence. Le lendemain, mon objectif était clairement d’entrer dans les 30 premiers de la manche de super-G et de réaliser un temps proche de celui du leader. Un objectif envisageable vu que j'avais fini 28e la veille. Malheureusement, j’ai perdu un ski de manière tout à fait anodine, à moins de 15 secondes de l'arrivée. J’étais très déçu car j'avais le sentiment d'avoir été coupé dans mon élan, j’étais même anéanti par une sensation d’inachevé.

Malgré tout, il fallait tourner la page et me concentrer sur les deux géants suivants durant l'heure de voyage qui sépare Davos de Laax. La veille déjà, on nous avait avertis de l'extraordinaire niveau qu’allaient avoir ces courses. Et en effet, bien que mes points ne soient pas trop mauvais, j'ai hérité du dossard 72. Ce qui n'est généralement pas habituel pour une course FIS. Je me suis donc préparé mentalement à gérer ce type de difficultés.

Finalement, mes performances ont été mitigées, la fatigue se faisant réellement ressentir sur le deuxième jour. J'ai perdu l'habitude de m’aligner dans des courses ayant une densité aussi élevée. Mais je garde quand même en mémoire les bons secteurs, voire la bonne manche, ainsi que l'expérience précieuse que j’ai pu acquérir. Ensuite, je suis rentré au bercail pour le week-end, où j’ai mis l'accent sur la récupération afin de préparer au mieux les deux slaloms de Meiringen de cette semaine.

Lundi, nous avons appris leur report à la deuxième partie de la semaine, ce qui m'a permis de passer un dernier jour à l'école et d'effectuer quelques examens de rattrapage. Cela faisait près de trois semaines que je n'y avais plus mis les pieds. Au passage, je suis content de ma gestion des heures et examens de rattrapage; de plus, je n'ai pas des montagnes de boulot pour les fêtes, c'est très agréable.

Poisse et fatigue: un cocktail mortel!J'ai donc abordé les slaloms de Meiringen serein, avec une certaine ambition, malgré le fait que ce cher Axel m'a gentiment mis la pression par le biais de son blog (n’hésitez surtout pas à y jeter un coup d’œil, Axel Béguelin). Le premier jour a finalement été plus court que prévu, puisque je suis sorti en première manche. J'ai littéralement croisé les skis. La déception était très grande car je n'étais encore une fois qu'à quelques encablures de l'arrivée. A croire que l'on m'avait jeté un sort. Concrètement, je n'ai pas vraiment compris ce qu'il s'était passé; j'ai eu de la peine à me relever mais j'ai pu passer du temps avec Axel par la suite et cela m'a fortement apaisé. D’ailleurs, je le félicite chaleureusement pour sa victoire. Il a su emprunter le chemin qui mène à la gloire, chemin que je lui indiquais d’ailleurs...

Le lendemain, la fatigue était déjà bien présente à l'échauffement. J’ai terminé 10e d'une course qui me laisse un goût très amer au vu des circonstances. Après avoir hérité d'un mauvais numéro de dossard à chaque manche, j’ai dû me contenter d’une piste passablement marquée qui ne m’a pas permis de mettre mon ski en place. Certains concurrents plus chanceux ont quant à eux allègrement profité des conditions pour se hisser à un niveau où l'on a moins l'habitude de les voir. Pour les initiés, le classement final paraît incompréhensible. Mais inutile de chercher, il fallait être sur place pour espérer comprendre...

Bref, il me faut du repos si je veux à nouveau pouvoir aligner des performances de choix. Je vais donc pleinement profiter de la trêve de Noël. Il me reste à vous souhaiter de belles et rassasiantes fêtes. A l'année prochaine!

Petit portrait
Arnaud Boisset

Né le 08/05/98, 185 cm, 85 kg

Ski-club: Bagnes

Groupe d'entraînement: WC Elite Speed

Entraîneur: Vitus Lüönd

Ecole: Bachelor of Science in Economics

 

Principaux résultats

1 podium en Coupe du monde  -  4 top 10 en Coupe du monde  -  11e du classement du super-G 2024  -  1er du classement du super-G de la Coupe d'Europe 2023  -  3e du classement général de la Coupe d'Europe 2023  -  vice-champion suisse de descente 2023 à Verbier

 

Mes objectifs

pour la saison 2025: sélection aux Championnats du monde de Saalbach

pour la saison 2026: sélection aux Jeux Olympiques d'hiver de Milano Cortina

pour la saison 2027: médaille aux Championnats du monde de Crans-Montana