Arnaud Boisset

25/11/2016 // Les premières courses de la saison sont toujours spéciales

Et cette année ne fait pas exception à la règle.

Imaginez des vaches d'Hérens enfermées pendant plus de 7 mois à qui on ouvre la porte de l'écurie, pour qu'elles puissent combattre à leur guise: elles vont toutes être un peu perdues, éblouies par la lumière et perturbées par plein de facteurs. Dans de telles conditions, ce ne sont pas forcément les plus fortes de l'année précédente qui vont être les meilleures...

En ce qui me concerne, je n'ai pas vraiment éprouvé de nervosité - je peux même affirmer que je n'étais pas du tout nerveux. Il n'en reste pas moins que dès l'ouverture du portillon, mes sensations étaient très spéciales.

Si mes performances à Diavolezza n'ont pas été exceptionnelles, je suis pourtant loin de m'en faire. Tout d'abord, cette piste est très particulière, avec son plat interminable. Ensuite, il ne s'agissait que des premières courses. Inutile de se prendre la tête d'emblée! Les premiers résultats de la saison ne fournissent pas d'indications très fiables.

Les premières courses de la saison sont toujours spéciales

Cette semaine, nous avons fait le long déplacement d'Arosa, pour disputer des géants. Le lendemain de la première annulation, je n'ai même pas eu le temps de mettre un pied dehors que la course suivante était d'ores et déjà annulée. Merci au föhn pour avoir fait remonter les températures et ramollir la neige! Quand on pense que les conditions sont excellentes en Valais, et tout particulièrement à Zinal... Résultat: les deux géants sont reportés à la semaine prochaine; nous allons donc retourner dans les Grisons pour deux jours d'entraînement suivis de deux jours de course. Espérons que la vague de froid attendue pour le début de la semaine prochaine s'installe vraiment.

15/11/2016 // Je sens que la forme est là!

Je sens que la forme est là!Les conditions régnant à Zinal étaient exceptionnelles, ce qui nous a permis de peaufiner les derniers détails avant le coup d’envoi de la saison. Je remercie au passage Patrice Morisod et toute l'équipe des remontées mécaniques de Grimentz-Zinal pour le formidable travail effectué. Nous avons pu travailler sur une piste injectée d'eau très proche de celles sur lesquelles se dispute la Coupe du monde. Au programme: deux jours de slalom, puis un de géant, qui se sont révélés extrêmement bénéfiques. Nous avons même pu évoluer sur les mêmes parcours que les techniciens français qui disputent la Coupe du monde et les membres de l’équipe suisse de Coupe d'Europe. L’expérience s’est révélée extrêmement enrichissante, ne serait-ce que pour mieux se situer par rapport aux ténors des disciplines techniques. De mon côté, après d'ultimes réglages, la confiance, et surtout les sensations sur les skis, sont vite revenues. J’en retire beaucoup de satisfaction. Ces entraînements m’ont permis de me libérer. Cela faisait longtemps que je n’avais plus été aussi rapide. Ce pic de forme tombe à point nommé puisque nous entamons la période des courses, la seule qui compte vraiment.

J'ai également reçu mon nouveau casque, qui combine les couleurs valaisannes et symbolise ma détermination, il colle parfaitement à ma personnalité.

Après une fin de semaine à l'école, puis un week-end en famille, qui m’a permis de me ressourcer au mieux, je suis encore retourné à l’école hier. Je pars aujourd’hui pour Diavolezza, où j’espère récolter les fruits de cette longue préparation estivale, physique et sur neige.

04/11/2016 // Enfin de la neige naturelle!

 Enfin de la neige naturelle!

J’ai passé ces deux dernières semaines dans les Grisons, plus précisément à Diavolezza. Pour une première hors des glaciers, les conditions étaient exceptionnelles. A 3000 m d’altitude, la neige artificielle est excellente, bien dure et elle tient sans problème toute la journée.

Cela nous a permis de nous entraîner au mieux, avec l’accent désormais mis non plus sur le quantitatif mais sur le qualitatif. Nous montions pour 3h de ski au plus et pour effectuer 6 manches en conditions de course, avec deux manches qui comptaient. Il faut en effet désormais s'entraîner à être performant sur les premières manches.

Plus personnellement, les sensations ne sont pas au top, je traverse une période plutôt difficile. Ma technique n'est plus au mieux, je m’interroge beaucoup sur les réglages des skis, sans compter la fatigue... Je ne me fais cependant pas trop de soucis, car si les premières courses arriveront vite, les épreuves importantes, elles, sont encore loin. J'espère néanmoins que les tests que je vais effectuer la semaine prochaine s'avéreront concluants. Il faut garder le cap et continuer de travailler dur en privilégiant le qualitatif

Pour la suite, je vais m'accorder un week-end de pause. Nous allons ensuite reskier en Valais, ce qui n’est pas négligeable pour moi. Je me passe en effet bien volontiers des 10h de trajet aller-retour pour Diavolezza… A partir de dimanche soir, nous serons à Zinal où là aussi, de la neige artificielle nous attend. Nous y resterons normalement jusqu'à mercredi. Puis il faudra quand même que je retourne à l'école jeudi et vendredi. Cela fera un mois que je n'y suis plus allé et ça promet d'être intensif!

photo 1: le col de la Bernina vue depuis la cabine

photo 2: un aperçu de notre ski-room

20/10/2016 // Les aléas de la météo…

Samedi 8 octobre, je me suis rendu à la journée de remise des habits à Zurich. C'est une journée un peu spéciale, lors de laquelle nous avons l'occasion de croiser les athlètes des autres cadres ailleurs que sur les pistes ou dans les salles de musculation. Pour moi, c'était un peu Noël avant l’heure, j’ai reçu beaucoup de matériel. Au niveau des moyens, Swiss Ski, c’est vraiment un autre monde, un monde auquel je ne suis pas habitué

Ensuite, j'ai passé la semaine passée à Brigue afin de me concentrer sur l'école. Ce fut finalement un choix plutôt judicieux, car les conditions en altitude étaient difficiles. C'était intense, car j'ai dû rattraper beaucoup d'examens, les notes comptant pour le premier bulletin intermédiaire se terminant vendredi. D'ailleurs, depuis ce jour, je suis en vacances d'automne. Ouf! J'ai pu également peaufiner ma condition physique car ce sera sans doute la dernière semaine complète sans ski avant le début de la saison. Il faudra alors être au top physiquement.

Ensuite, il était initialement prévu de monter à Saas-Fee à partir de dimanche, mais compte tenu de la neige tombée pendant la semaine et des aléas de la météo, nous avons dû annuler le camp. La neige étant trop molle sur le glacier, il a fallu se rabattre sur une station enneigée artificiellement. Mais la demande était beaucoup trop élevée en ce moment et l'offre limitée. Plus moyen de trouver de la place!

Les entraîneurs ont alors pris l'étonnante décision d'aller s'entraîner en salle. Eh oui! Vous avez bien lu! Il existe de nos jours des halles de ski, sortes de frigos géants où il est possible de skier toute l'année. Nous nous sommes rendus à Amnéville, près de Metz, dans le Nord de la France. Pas très pratique pour moi, car au lieu des 1h30 prévues pour monter à Saas-Fee, j’ai dû me farcir env. 6h de voyage depuis le Valais. Mais voilà, au moins là-bas, on était sûrs de skier qu'il pleuve ou qu'il neige, les conditions et la température ne variant pas d’un iota.
Les aléas de la météo…

TRALALA

Pour moi, ce furent des sessions difficiles, car je n'apprécie pas beaucoup la glace pure et le plat. Je n'ai pas eu de bonnes sensations, mais je relativise car nous n’avons jamais ces conditions en plein air, donc en course. Je reste convaincu qu'il faut surtout savoir skier dans les secteurs pentus et avec des conditions naturelles pour percer dans le ski.

Nous sommes désormais sur le chemin du retour. Pour la suite, nous partirons en début de semaine prochaine à Diavolezza, pour un retour sur la neige artificielle très attendu.

06/10/2016 // Changement d'air

Nous sommes arrivés jeudi soir en Autriche, à Pitztal plus précisément, pour 4 jours de ski. C'est une vallée qui se situe entre Ischgl et Sölden. D'ailleurs, depuis le sommet du glacier de Pitztal, qui s'élève quand même à près de 3500 m d'altitude, nous pouvions distinguer le haut des installations de Sölden où les premières courses de Coupe du monde se dérouleront fin octobre.

C'était la première fois que j'allais skier sur ce glacier. Pour entrer dans le vif du sujet, nous avons été surpris à l'arrivée sur les pistes en voyant une télécabine très moderne. Une surprise finalement très agréable puisqu'il était équipé de sièges chauffants. Quant aux pistes du glacier le plus haut du Tyrol, elles sont très raides et relativement longues.

Changement d'air

Nous avons commencé par 2 journées de géant, dont une sur une piste injectée d'eau. C'étaient deux très bonnes journées, j'étais très satisfaisait de mon ski. Ensuite, nous avons dû nous adapter au cirque que menait la météo. En effet, les prévisions n'étaient pas toujours correctes, il a beaucoup neigé, il y avait du brouillard, il faisait froid et il y avait beaucoup de vent. Résultat, nous avons décidé de faire du slalom, car les plus petits skis permettent de s'adapter plus facilement à des conditions aléatoires.

C'était d'ailleurs l'occasion de se remettre aux virages courts après une pause de près d'un mois. Reste que les conditions étaient difficiles, mais il faut toujours voir le bon côté des choses: on apprend en effet beaucoup plus d'une journée compliquée que d'une journée facile. Lorsque que la météo n'est pas au beau fixe, presque tout se joue dans la tête, afin d'être en parfaite confiance et complètement motivé avant même de commencer à skier. Finalement, le fait de s'entraîner dans ces conditions a tellement plu aux entraîneurs que nous avons prolongé le camp d'un jour pour profiter à fond de ce bloc de slalom. Être confronté à des conditions difficiles forge le caractère. Ne dit-on pas «La rivière creuse la roche non pas par sa force mais par sa persévérance»?

Sur le plan de la technique de ski, je suis satisfait en géant mais il me reste beaucoup de travail en slalom, discipline pour laquelle nous manquons actuellement de jours d'entraînement. Je dois désormais chercher à être plus constant dans mes manches, car je réussis de très bons passages mais ils sont suivis d'autres plus médiocres... Je m'efforce donc de miser plus sur la qualité que sur la quantité. Je veux également devenir plus performant lors des premières manches car en course, c'est la manche qui prime. La saison de compétition va d'ailleurs arriver rapidement, je dois par conséquent passer la vitesse supérieure et continuer dans cette voie.

En ce qui concerne la suite de mon programme, je bénéficie d'une pause d'un peu plus d'une semaine afin d'être de nouveau d'attaque sur les pistes de Saas-Fee à la fin de la semaine prochaine.

Petit portrait
Arnaud Boisset

Né le 08/05/98, 185 cm, 85 kg

Ski-club: Bagnes

Groupe d'entraînement: WC Elite Speed

Entraîneur: Vitus Lüönd

Ecole: Bachelor of Science in Economics

 

Principaux résultats

1 podium en Coupe du monde  -  4 top 10 en Coupe du monde  -  11e du classement du super-G 2024  -  1er du classement du super-G de la Coupe d'Europe 2023  -  3e du classement général de la Coupe d'Europe 2023  -  vice-champion suisse de descente 2023 à Verbier

 

Mes objectifs

pour la saison 2025: sélection aux Championnats du monde de Saalbach

pour la saison 2026: sélection aux Jeux Olympiques d'hiver de Milano Cortina

pour la saison 2027: médaille aux Championnats du monde de Crans-Montana