06/02/2018 // A l’arrivée du géant, j’étais mort!
Le combiné ayant été différé, on a commencé par le slalom (j’ai tiré le dossard 4, ce qui n’était pas grave car la piste ne changeait pas beaucoup). J’ai effectué une manche correcte, mais il me manquait un petit quelque chose et j’ai fini 7e. La neige était dure et injectée, donc difficile à skier, surtout sur le plat où j’étais tout le temps à la bourre.
Après, pour le Super-G, comme il y avait quatre Suisses classés dans les sept premiers, on savait plus ou moins que ça allait se jouer entre nous. Il y avait aussi un Américain, un Canadien et des Autrichiens dans le coup. J’étais à 40 centième de la deuxième place et à moins d’une seconde de la gagne; du coup, je me suis dit «tu y vas à fond, la deuxième place est encore possible.» Ce Super-G était plus technique que le «vrai» Super-G où je suis sorti. Ma manche a été correcte. Odermatt s’est élancé juste après moi et il a fait une très grosse performance. J’ai finalement fini 6e, on était quatre Suisses dans les six premiers. C’était cool! Lors de la cérémonie de remise des médailles, ils appellent les 6 premiers, ce qui m’a permis de monter sur l’estrade. C’était un moment sympa à partager avec mes coéquipiers.
Hier, on s’est entraîné à Lenzerheide (3 manches de géant) pour garder le rythme et travailler la technique car on avait pas mal couru sur de longs skis avant. Ça s’est bien passé, en 1 h, on avait fini. Après, j’ai eu le temps de travailler un peu pour l’école. Puis, on a fait un peu de condition physique. Le soir, il y a eu la proclamation des résultats du combiné. Les entraîneurs étaient particulièrement contents: on a eu droit à un petit apéro pour fêter les performances en combiné filles (Danioth championne du monde), en Super-G filles (Jenal 3e) et en combiné garçons (1re, 2e, 5e et 6e places). Le staff nous a dit que c’était bien, qu’on était sur la bonne voie et qu’il fallait s’accrocher. Cette dynamique de groupe était vraiment positive pour tout le monde.
Aujourd’hui, en géant, la piste était vraiment béton. Ils avaient injecté beaucoup d’eau, ce qui a donné une chance aux dossards élevés. Moi, j’ai quand même été un peu gêné par les escaliers qui se formaient (tout le monde «driftait» un peu dans les virages, la neige n’était plus très lisse quand je suis passé avec mon dossard 44). J’ai fait une petite faute dans le mur, mais c’était extrêmement dur de tenir! La manche était courte (50 secondes), mais à l’arrivée, j’étais mort ! Il fallait tout le temps tenir la ligne, c’était éprouvant physiquement. Après la 1ère manche, j’étais 29e, donc j’ai pu partir 2e de la 2e manche. Elle a été meilleure que la première, j’ai tenu un peu mieux la ligne. Mais c’était vraiment dur à skier. Si j’avais eu une 2e ou une 3e chance de la skier, je ne suis pas sûr que j’aurais fait mieux. C’était dur de trouver le bon timing. D’ailleurs, il y a eu beaucoup d’éliminés. Du coup, je suis remonté à la 19e place. Je suis quand même satisfait de ma course, de mon Super-G aussi. Il y a de petites choses à améliorer, mais il faut profiter du moment. J’aurais pu sortir bêtement et j’aurais été beaucoup plus malheureux. Odermatt a été vraiment incroyable. Je n’ai pas de mots! Il était tellement au-dessus dans la 2e manche. La 1ère n’était pas top, mais la 2e, c’était fou. Ça avait l’air tellement facile! S’il continue comme ça et qu’il garde les pieds sur terre, il va gagner aussi des courses de Coupe du monde et des grands titres. Aligner 5 médailles d’or dans un championnat du monde, franchement, il faut le faire! En plus, il est cool et il ne se prend pas la tête. Et sur la piste, il montre de quoi il est capable.