Arnaud Boisset

25/11/2019 // Un début de saison chamboulé

Fin octobre, nous avons abandonné notre programme d’entraînement sur les glaciers suisses pour nous rendre à Pitztal, en Autriche, puis à Diavolezza, et enfin à Zinal. Si les conditions étaient bonnes, voire parfaites, les pistes n’étaient malheureusement pas assez longues ni assez sûres pour de la vitesse. Personnellement, cela ne m’a pas vraiment dérangé car j’estimais que nous n’avions pas fait assez de technique. Du coup, j’étais content de remettre les skis de slalom et de géant. Mais nos entraîneurs, eux, n’étaient pas franchement satisfaits…

Ma saison devait débuter par des super-G à Tignes mais ces épreuves ont été annulées en raison d’importantes chutes de neige. Si bien que je me suis retrouvé un peu désoeuvré pendant une semaine. Dans ces conditions, pourquoi ne pas participer aux slaloms FIS de Diavolezza ? Certes, j’avais eu en tout et pour tout cinq jours d’entraînement en slalom cet été, mais plutôt que de rester à la maison en rongeant mon frein, j’ai préféré me replonger dans le bain de la compétition. Bon, les résultats ont été plutôt décevants, pas à la hauteur des qualités que j’avais démontrées par le passé dans la discipline: le premier jour, je suis sorti en 1e manche ; le lendemain, j’étais à l’arrivée mais sans fournir un ski excellent. Il faut néanmoins préciser que la piste était très dure à skier. Les organisateurs ont dû gratter jusqu’à la couche de glace du glacier, c’était une vraie patinoire. Au final, je n’ai aucun regret, toutes les expériences sont en effet bonnes à prendre.

La semaine dernière, lundi et mardi, nous nous sommes entraînés à Zinal avant d’y disputer deux géants FIS. J’étais satisfait de mon niveau technique, cela faisait même un certain temps que je n’avais plus aussi bien skié en géant. Seul bémol : je n’allais pas très vite, ce qui ne m’a toutefois pas trop inquiété car j’ai plutôt tendance à attendre la course pour livrer. Le premier jour, j’ai bien skié mais j’ai perdu énormément de temps (2,25 secondes) sur Josua Mettler, un coéquipier avec lequel je m’entraîne depuis 4 ans, et c’est plutôt inhabituel que j’en perde autant sur lui. Même chose en seconde manche : j’étais content de mon ski, mais pas de mon chrono. Le soir, j’ai longuement analysé ma course à la vidéo. Mes entraîneurs sont restés globalement sans explication, ils ne trouvaient de concret et ont fini par mettre la faute sur le matériel. Moi, je déteste ce genre d’excuses mais il faut savoir que je suis au top sur le plan de la condition physique - les tests de la fin octobre l’ont bien prouvé - et que tout avait bien fonctionné sur le plan technique comme au niveau mental. N’ayant rien à perdre, nous avons procédé à un léger ajustement au niveau des chaussures : un petit millimètre, pas grand-chose, ça équivaut à un degré et demi sur la neige.

Le lendemain, j’ai à nouveau livré du bon ski, et je n’étais plus qu’à 86 centièmes de la première place ! Un sacré bond en avant si l’on pense que je n’ai rien changé du tout au niveau du ski et de la prise de risque... C’est juste ce petit réglage qui a fait la différence. La seconde manche s’est déroulée un peu comme la première bien que j’aie perdu un peu plus de temps. Reste que j’étais très satisfait d’avoir trouvé une solution à mon « problème » de la veille.

Conclusion : on avance dans la bonne direction, mais il reste du travail à faire. S’il faut retenir un point positif de ces premières courses, ce sont les bonnes performances de mes coéquipiers. Même si nous appartenons au groupe de vitesse, Marco Kohler, Yannick Chabloz et Josua Mettler ont enregistré de très bons résultats en géant, ce qui prouve qu’il est possible de rester compétitif tout en investissant beaucoup en descente et en super-G.

Ce vendredi, nous avions un petit entraînement de super-G - un mois que je n’avais pas remis ces skis. Tout s’est bien passé, les sensations sont là en vitesse et les résultats devraient suivre. A mon programme, j’ai donc demain et mercredi les courses FIS de Zinal, puis à partir de vendredi les descentes et super-G FIS de Val Gardena. Quant à mes prochains gros objectifs, ce sont les Coupes d’Europe de Santa Catarina les 9 et 10 décembre, puis les deux super-G de Zinal les 12 et 13 décembre, toujours pour le compte de la Coupe d’Europe. Autrement dit, on va bientôt entrer dans le vif du sujet !

21/10/2019 // Le sprint final avant le lancement de la saison

La première partie de ma préparation s'est bien déroulée. Malgré la reprise tardive du ski, j'ai rapidement retrouvé un très bon niveau. En effet, la différence du nombre de jours de ski entre mes camarades et moi-même ne s'est pas fait ressentir. Au point qu'après 4 journées, j'étais à nouveau à leur niveau.
 
Les conditions sur les glaciers de Zermatt et de Saas-Fee ont été globalement bonnes jusqu'au début octobre. Ensuite, l'automne est arrivé et la météo s'est gâtée. Du coup, les journées de ski sont devenues moins qualitatives, à cause du vent, du brouillard, de la neige fraîche. J'en veux pour exemple la semaine passée: initialement, nous avions prévu 5 jours de slalom et de géant, du lundi au vendredi. Après une bonne journée - lundi - nous avons dû plier bagages car les prévisions météo pour la fin de la semaine étaient exécrables.
 
Mon seul regret lors de cette préparation est d'avoir presque exclusivement skié en descente et en super-G. Effectivement, désormais intégré au groupe vitesse, à mon grand désarroi, je ne mets plus les skis de slalom...
 
Actuellement, la préparation sur les glaciers helvétiques est terminée. Il a beaucoup neigé sur les hauteurs et cela ne nous garantit plus des conditions d'entraînement optimales car la neige est trop molle. Nous allons ainsi profiter de l'enneigement artificiel à Diavolezza ou à Zinal pour peaufiner les détails avant le début de la saison, qui aura lieu fin novembre à Tignes. Pour ma part, j'espère pouvoir m'entraîner encore en slalom et en géant avant que les Coupes d'Europe de vitesse ne commencent.

10/10/2019 // Médias - « Arnaud Boisset, la force de l’équilibre »

Romy Moret m'a consacré un article sympa sur le site Synchro. En voici le lien.

14/09/2019 // Ça y est, j'ai retrouvé la neige!

À peine rentré en Europe, j'ai participé au dernier camp de condition physique avec l'équipe. Celui-ci s'est déroulé à Lenzerheide, dans la flambant neuve Biathlon Arena qui accueillera les championnats du monde juniors de la discipline l'hiver prochain. C'est un complexe conçu certes pour le biathlon mais aussi pour les sportifs d'élite en général, un peu comme un hôtel à la pointe de la technologie et de l'écologie, dans lequel le calme règne et la performance sportive est au centre des préoccupations. Nous avons fait des entraînements de force, des intermittents, du VTT et en prime du biathlon (sur des skis à roulettes évidemment). Tout ce que je peux vous dire, c'est que ce n'est vraiment pas facile de tirer debout lorsque le cœur bat à 190 pulsations/minute à cause des 2 kilomètres de ski-roue effectués juste avant... Blague à part, je suis vraiment prêt physiquement pour attaquer la préparation sur la neige!

Le grand retour est donc arrivé. Première constatation, j'ai besoin d'énormément de temps pour préparer mes affaires. Eh oui, ça fait 4 mois que je n'ai plus fait ma valise pour aller skier, il faut bien un temps d'adaptation pour remplacer masque et tuba par lunettes et casque…

Après une si longue pause, je peux vraiment dire que j'ai eu les papillons dans le ventre lors des premiers virages! Que c'est bien le ski quand même! De plus, les conditions étaient vraiment magnifiques. Je me suis donc régalé pendant quatre jours. Si les deux premiers m’ont plutôt servi à reprendre mes marques et à me dérouiller, j'ai pu réellement commencer le travail technique lors des deux suivants! Je tire un bilan très positif de ces premières journées et je me réjouis d'y retourner dès la semaine prochaine. 

12/08/2019 // Un début d’été sous les drapeaux

J'ai accompli cette année la première partie de mon école de recrue en tant que sportif d'élite. C'était une réelle chance pour moi que de pouvoir remplir mes obligations militaires sans pour autant devoir mettre ma carrière entre parenthèses. J'étais donc à la caserne de Wangen an den Aare jusqu'au 21 juin. Pendant ces semaines militaires, j'ai pu bénéficier des infrastructures de Macolin pour m'entraîner, et c'était très bien. Ce qui était par contre plus difficile, c'était la récupération... En effet, il n'est pas facile de bien dormir dans une chambre de caserne avec 15 autres recrues. De plus, je pense que vous pouvez imaginer que la nourriture militaire n'est pas des plus adaptée sportivement parlant. 

Dans les points positifs, je note la rencontre avec les espoirs suisses des autres sports de neige comme hockey, ski de fond, biathlon, ski alpinisme, snowboard, etc. Ce sont souvent des noms que l'on entend dans les médias ou les revues sportives mais on n'a jamais vraiment l'occasion de discuter avec eux. Et là, c'était sympa de les rencontrer et de partager de bons moments. En fin de compte, nous sommes très semblables : depuis tout jeunes, nous consacrons notre vie au sport et rêvons d'en vivre. Nous avions donc beaucoup de points communs, nous tirions tous à la même corde et par conséquent, l'ambiance était vraiment bon enfant.

J'ai repris ensuite la condition physique à domicile jusqu'au 19 juillet. J'ai profité de cette période pour faire un gros bloc intensif afin de me préparer au mieux pour l'hiver. Là, j'avais retrouvé le confort de mon lit ainsi que la possibilité de voir régulièrement mon entourage et de cuisiner ce que je voulais. C'était vraiment optimal pour m'entraîner.

Mon programme initial était de reprendre le ski le 22 juillet à Zermatt. Après plusieurs discussions avec mes entraîneurs, j'ai décidé de changer d’approche. En effet, l'année dernière, j'avais suivi le programme de base et beaucoup skié durant l'été. Malheureusement, les résultats attendus n'étaient pas arrivés. Effectivement, je n'étais pas vraiment en forme en septembre-octobre (à la fin de la période de préparation) et c'est la raison pour laquelle j'ai eu envie de faire différemment. De plus, j'ai vu ces dernières années beaucoup d'athlètes réussir une belle saison malgré une préparation tronquée par les blessures. J'en ai déduit que si j'étais au top mentalement, je n'avais pas besoin de beaucoup de jours de ski pour avoir un bon niveau. J'ai donc décidé de miser sur la qualité et de ne reprendre le ski qu'à partir du 20 août.

J'en ai profité pour partir aux Etats-Unis afin d'améliorer mon anglais, de partager de nouvelles expériences, de découvrir un nouveau continent et de passer du temps avec un bon ami, Tanguy Nef. C'est une expérience géniale que je suis en train de vivre et je la savoure au maximum!

Je reprendrai le ski dans quelques jours et je m’en réjouis car la neige commence à me manquer. J'espère pouvoir faire du ski de qualité.

Petit portrait
Arnaud Boisset

Né le 08/05/98, 185 cm, 85 kg

Ski-club: Bagnes

Groupe d'entraînement: WC Elite Speed

Entraîneur: Vitus Lüönd

Ecole: Bachelor of Science in Economics

Meilleures perfs en carrière: 1er du classement du super-G de la Coupe d'Europe 2023 - 3e du classement général de la Coupe d'Europe 2023 - vice-champion suisse de descente - 2 victoires en Coupe d'Europe - 7 podiums en Coupe d'Europe

Classement mondial au 1.09.2023: 27e en super-G / 77e en descente

Objectifs pour la saison 2023/24: terminer dans le top 30 en Coupe du monde