04/12/2022 // Premières victoires
Après Zinal, je me suis rendue à Val Cenis, où nous avons pu nous entraîner avec le comité de Savoie la veille de la course. Quel ne fut pas mon étonnement quand je suis arrivée sur la piste : elle était tout simplement gelée, ça ressemblait plus à une patinoire qu’à une piste de ski ! Je fis 3 manches là-dessus : impossible de tailler, je me sentais comme Bambi sur la glace sans avoir Panpan pour me sauver. Au troisième passage, c’était déjà un peu mieux, mais j’étais énervée et frustrée qu’ils injectent les pistes de cette manière. Comme si le ski n’était plus un sport d’adaptation, que la neige serait toujours comme ça et qu’on n’a aucune chance de s’entraîner sur ce type de revêtement si l’on ne fait pas partie d’un comité, d’une fédération ou d’une grosse structure. Bref, je ne savais pas à quoi m’attendre pour la course car je n’étais pas du tout dedans.
Le lendemain, il avait neigé et c’était donc moins dur que la veille. M’élançant avec le numéro 6, la première manche m’a surprise (à la reco, je me disais que ça casserait et que ce serait moins difficile) : en fin de compte, le revêtement n’était pas cassant, plutôt très dur et bosselé, mais je signais le deuxième temps. Les conditions étaient vraiment très difficiles, si bien que le tiers des filles sont sorties ; pareil pour les garçons. Après une attente interminable (en plus des filles, il y avait 140 garçons), j’effectuais la reconnaissance en vue de la seconde manche. Puis, je me retrouvais devant le portillon. J’avais beau être déterminée, j’ai commis énormément de fautes sur ce deuxième tracé : par deux fois, je posais le cul par terre mais j’ai continué à me battre. Si bien que j’ai gagné la manche, ainsi que le général.
Cette course m’a montré que ce n’est pas parce que c’est injecté et que je ne m’entraîne jamais sur ce type de revêtement que je ne suis pas capable de réaliser de belles choses. Je remercie donc la Savoie de m’avoir permis de m’entraîner la veille : même si je n’ai pas eu besoin de beaucoup d’entraînement pour me mettre dedans, il n’aurait pas été possible de gagner sans s’entraîner au préalable sur cette neige assez spéciale. Et j’espère que les organisateurs se rendront compte que la beauté du ski réside dans diversité des neiges, des tracés, des pistes, et que c’est à cela qu’on reconnait un bon skieur. Que la manie d’arroser toutes les pistes est ridicule et que c’est dommage pour ce sport qui était un sport d’adaptation.
Le second jour, la liste de départ a beaucoup changé en raison de l’absence des Savoyardes. Les points des 15 étaient donc moins bon. Malgré le meilleur temps, j’étais déçue de ma prestation en première manche, car je n’avais pas osé autant que samedi. Cela peut paraître arrogant d’arriver première et de ne pas être satisfaite, mais j’avais bien conscience de la manière dont j’avais skié et ce n’était pas ce que je voulais faire. De plus, j’avais perdu du temps au départ en déclenchant le portillon trop tôt, ce qui peut coûter entre 2 et 5 dixièmes… Je me suis donc élancée avec de meilleures intentions dans la deuxième manche, réalisant à nouveau le meilleur temps pour gagner la course avec 1.20 d’avance. J’en suis très heureuse car chaque victoire est bonne à prendre. D’autant plus lorsqu’il s’agit d’un doublé !
Maintenant, il est temps pour moi de me reposer, puis de m’entraîner quelques jours avant les prochaines courses.