06/03/2025 // La régularité manque pour tout bien aligner
Cette saison, j’ai de la peine à tout mettre bout à bout pour obtenir les résultats que je souhaiterais. Tout n’est pas à jeter, je fais de bonnes manches, mais il y a toujours une petite faute tactique ou de ligne qui me fait perdre du temps. Avec mes entraîneurs, nous essayons de comprendre ce qu’il m’arrive, et un des éléments serait que je réfléchis trop quand je skie alors que je devrais juste me faire confiance pour être relâchée. Mais au-delà de ce souci de confiance, je continue ma saison du mieux que je peux, avec des hauts et des bas depuis le début de l’année.
Après quelques déplacements dans les pays voisins, j’ai passé un mois au pays (de mi-janvier à mi-février), notamment avec des courses nocturnes de slalom à Schwende (Appenzell Rhodes-Intérieures). Après une première manche compliquée car je n’arrivais pas à me lâcher complètement, même si c’était du ski bien posé techniquement, je n’ai pas vraiment réussi à prendre de risques. C’était mieux en deuxième manche, en essayant de moins contrôler et en me libérant. Ça m’a surtout permis de partir sur de meilleures bases le jour suivant, même si je n’ai pas vu l’arrivée de ce slalom, ni des deux suivants à Lenzerheide (Grisons).
Ensuite, j’ai eu un bloc de deux jours d’entraînement aux Diablerets (Vaud) pour préparer des épreuves de géant sur une de mes pistes préférées. J’en ai d’ailleurs retiré beaucoup de positif, en proposant du bon ski et des secteurs vraiment intéressants. Ça fait plaisir de retrouver les avant-postes, avec une 5e place le premier jour (4e temps de la seconde manche). Confiante lors de la deuxième course, j’ai pris du plaisir à signer le 4e temps à moins d’une demie seconde d’Elin Romer, avant de rétrograder au 6e rang final en raison de deux grosses erreurs. Malgré tout, ce passage aux Diablerets m’a apporté beaucoup de positif, me permettant de lancer la deuxième partie de la saison avec une nouvelle fraîcheur.
Puis je suis repassée en slalom du côté de Beckenried (Nidwald), une très belle destination au bord du lac des Quatre-Cantons. Je n’y suis pas arrivée en pleine confiance à la suite de mes trois éliminations aux derniers slaloms. Mais le premier jour, j’ai montré du bon ski par secteur, malheureusement mes deux grosses erreurs m’ont coûté du temps et j’ai connu l’élimination lors de la seconde manche où j’ai essayé d’être plus agressive que lors des courses précédentes. Le lendemain, après une bonne première moitié de parcours, je suis à nouveau sortie en première manche.
Enfin, je suis repartie en France voisine à Avoriaz pour deux slaloms. Ce n’était pas simple après tant d’éliminations, et j’ai eu de la peine à me lâcher et à produire mon meilleur ski. Je reviens tout de même de la station des Portes du Soleil avec une 7e place lors du premier slalom. Lors de la première manche, terminée 6e, j’ai produit un ski posé, mais toujours en léger drift en entrée pour garder le contrôle, ce qui démontre bien que la confiance n’est pas là.
Ces derniers temps, j’ai laissé le doute s’installer. Je crois que j’ai perdu une partie de la confiance dont j’ai besoin pour skier vite, celle que j’avais auparavant et encore pendant la préparation estivale. Tout ce qui arrive, notamment les éliminations à répétition, me font énormément réfléchir et ça a fini par bloquer mes mouvements et me faire skier avec beaucoup trop de contrôle. De ce que nous en tirons comme analyse avec mes entraîneurs, c’est que cette volonté de contrôle m’amène à commettre plus d’erreurs et de sorties, ou encore à manquer de régularité sur un même tracé. Mais de cela découle tout de même du positif, car je skie toujours très bien sur certaines portions des courses, ce qui me prouve que je n’ai pas perdu mon ski.
Pour le reste de la saison, je vais essayer de prendre les courses les unes après les autres et j’ai surtout la volonté de retrouver le plaisir à skier vite sans trop me poser de questions. Histoire de ne pas avoir de regret quand je ferai le bilan de la saison… Je vous tiens au jus et je vous remercie de votre soutien.
© Luca Abbühl