Arnaud Boisset

04/03/2019 // L’arrivée aux Universiades

C’était la première fois que je prenais l’avion pour disputer des courses de ski. Du coup, j’ai trouvé la situation un peu particulière, avec mes 250 kg de bagages à enregistrer à Kloten. Arrivé à Moscou, j’ai pu constater que les Russes n’ont pas tout à fait la même définition de la sécurité: ils nous tellement contrôlés que nous avons failli rater notre vol pour la Sibérie. Et à l’atterrissage à Krasnoïarsk, à 6 heures du matin, nous avons retrouvé tous nos skis, mais pas nos valises, qui nous ont rejoints plus tard. 
Nous nous sommes alors rendus au village des athlètes, qui est immense, presque une mini-ville. Il faut savoir qu’il y a plus de contrôles pour entrer dans le village que pour prendre un avion à l’aéroport de Genève : tout le monde se fait fouiller et doit passer par le détecteur de métaux. A l’intérieur, il y a énormément de policiers, un nombre incroyable de voitures et de bus officiels. On se fait sans arrêt contrôler, il faut toujours porter son badge et avoir son visa sur soi. Le village, comme d’ailleurs tous les sites de compétition, est entouré de barrières, et chaque véhicule qui entre est soumis à une fouille systématique.

Le premier jour, il a fallu lutter contre le décalage horaire. Nous sommes donc restés toute la journée éveillés, jusqu’à 21 heures, afin de prendre le rythme local, en essayant d’être actifs même si l’énergie faisait défaut. Chaque fois que l’un d’entre nous s’asseyait, il était tout de suite dans le dur. On se soutenait donc les uns les autres. A la fin, nous avons tenu 36 heures plus ou moins sans dormir, les rares heures de sommeil dans l’avion n’étant pas des plus reposantes. 

Autre facteur auquel nous avons dû nous habituer : la nourriture. C’est un peu exotique pour nous. Les cuisiniers proposent certes des plats sensés convenir à tout le monde, mais les recettes européennes à la sauce russe… Lors de mon premier déjeuner, je n’ai pas mangé grand-chose, je ne trouvais rien à mon goût. Maintenant, après avoir testé un peu tout, nous avons réussi à limiter les dégâts. 

Le deuxième jour, nous sommes montés skier. Le car met une demi-heure pour aller jusqu’aux pistes. Mais entre le village et les pistes, les skis doivent impérativement passer au scanner, si bien que certaines paires sont arrivées une heure après nous ; d’autres se sont perdues, d’autres encore sont arrivées au mauvais site. Les miennes, je les ai toutes reçues, mais pas en même temps. 

Les pistes de ski sont très différentes de celles dont nous avons l’habitude : elles sont courtes et relativement plates. Quant à la neige, elle est assez spéciale ; on a l’impression que ce n’est pas de la neige naturelle, on dirait un peu de la neige morte. 
En rentrant du ski, nous nous sommes changés rapidement afin de partir pour la cérémonie d’ouverture, à laquelle je tenais absolument à participer. Certes, on a beaucoup attendu, mais les organisateurs avaient fait les choses en grand, avec notamment la présence de Vladimir Poutine. En fin de compte, le spectacle était similaire à celui des JO, avec énormément de figurants, de danseurs; on a passé des moments très sympas qui resteront longtemps gravés dans notre mémoire. Mais heureusement, nous avons pu aller nous coucher vers 22h30 car le lendemain, nous avions déjà notre première compétition.

TRALALA
Petit portrait
Arnaud Boisset

Né le 08/05/98, 185 cm, 85 kg

Ski-club: Bagnes

Groupe d'entraînement: WC Elite Speed

Entraîneur: Vitus Lüönd

Ecole: Bachelor of Science in Economics

Meilleures perfs en carrière: 1er du classement du super-G de la Coupe d'Europe 2023 - 3e du classement général de la Coupe d'Europe 2023 - vice-champion suisse de descente - 2 victoires en Coupe d'Europe - 7 podiums en Coupe d'Europe

Classement mondial au 1.09.2023: 27e en super-G / 77e en descente

Objectifs pour la saison 2023/24: terminer dans le top 30 en Coupe du monde