Anna Violon

21/01/2025 // Retour réussi

Il y a de cela 2 ans, à seulement quelques pistes, je me suis cassé le tibia et le fibula.
Je me suis retrouvée sur ce petit stade, effondrée, hurlant de douleur, et pleurant de déception.

Bien des mois sont passés où je n’avais plus l’impression de vivre.
Un énorme gouffre se creusait en moi et ne cessait de croître par l’incapacité de le remplir.

J’avais terriblement peur, peur de tant de choses, mais surtout peur de ne plus jamais pouvoir apprécier ces neiges changeantes, ces paysages gelés, ces courbes taillées, ces manches imparfaites d’une minute, ces rencontres, ces souvenirs que l’on ne peut oublier.

Alors oui, on est loin de ce que rêvait une petite fille qui autrefois était plus blonde et bien plus prometteuse.
Mais les rêves sont comme l’être humain, ils évoluent avec le temps, ainsi qu’avec les épreuves et bénédictions de la vie.

Et ce week-end, j’ai réalisé le rêve d’une fille de 19 ans qui a été à l’agonie ici-même, alors qu’il y a de cela moins de 2 ans je réapprenais à marcher.

Merci à ma famille.
Merci papa maman de m’avoir toujours soutenue même si je n’ai pas toujours su l’apprécier.
Merci à mon petit frère qui est le seul que je laisse me réconforter quand je veux voir personne.
Merci à mes chats d’amour.
Merci choupette, mon petit bolide Allemand qui me rappelle d’où je suis revenue.
Merci aux copains et à toutes les autres personnes qui essayaient de comprendre et qui prenaient des nouvelles.
Merci à toutes les personnes qui ont été présentes sur une partie de cette longue convalescence (même si c’est pas fini héhé).

Et pour finir, comme le disait si bien un écrivain français, merci pour les épines, merci pour les roses :)

14/12/2024 // C’est reparti !

Cette semaine, j’ai fait mes premières courses, 2 ans plus tard (à 17 jours près). Et oui, Roland Barthes disait que l’on peut mesurer son amour à son attente. Et 2 ans, c’est le prix qu’il m’a fallu payer pour me retrouver à nouveau devant un portillon. 

Alors aujourd’hui, il est temps de rendre hommage…

À toutes ces larmes versées sans pour autant qu’elles ne soulagent
À toutes ces questions posées sans pourtant ne jamais avoir de réponse
À toutes ces nuits à fixer le plafond
À toutes ces douleurs poignardantes
À toutes ces désillusions qui détruisent
À toutes ces peurs développées
À tous ces petits pas devenus grands
À tous ces cauchemars qui hantent
A tous ces cris jamais entendus
À tous ces médicaments ingurgités
À toutes ces barres soulevées
À toutes ces poches de glace décongelées
À toutes ces gammes répétées
À toute cette tristesse accumulée
À toute cette attente interminable
Et pour finir,
À tout cet amour dévastateur qui ne demandait qu’une chose : retrouver ces sommets enneigés et ces portes bleues et rouges.

 

C’est enfin reparti :-)

P.-S.: On ne parlera pas de résultat car il serait ridicule de comparer 4 minutes à env. 1’028'000 minutes d’attente active.

16/11/2024 // Première neige

C’est à Tignes dans les Alpes de Savoie que je me suis rendue récemment afin de m’y entraîner sur le glacier mais plus précisément sur la zone de snow farming de la station. Cette méthode consiste à stocker sous des bâches la neige de l’hiver précédent, qui reste intacte en automne, aussi bonne que l’hiver précédent.

J’ai donc bénéficié de conditions d’entraînement formidables et de bons partenaires d’entraînement, étant donné que j’ai pu, accompagnée d’une fille de mon groupe, m’entraîner avec la Fédération Française de Ski. 

Le premier jour était parfait : bonne neige, beau temps, bonnes sensations, bref la totale. Le deuxième aussi, même si mes entrées de virage étaient moins franches que la veille. Quant au troisième, il a été catastrophique : pas un virage de taille pendant toute la séance à cause de ma cheville qui fatigue très vite, du fait de mon péroné qui est toujours en morceaux.

J’ai donc eu droit à quelques jours de pause, qui m’ont notamment permis de me rendre à mes cours professionnels, avant de retourner à Tignes. Là, la neige tombait quand nous nous sommes levées le deuxième matin. Quel plaisir de voir ces merveilles descendre du ciel... Le glacier n’a pas ouvert ce jour-là, mais cela n’avait aucune importance car nous étions les pieds dans la neige, heureuses comme des enfants. Nous avons donc fait le tour du lac de Tignes à pied avant de rentrer. 

Aujourd’hui, j’ai devant moi une dizaine de journées de préparation physique avant de reprendre l’entraînement sur les skis.

 

16/08/2024 // Retour dans les portes

Pas à pas, je continue de me remettre de ma blessure. Mais le processus est très lent et tout est encore loin d’être parfait. Si j’ai pu reprendre différentes activités sportives, comme le skate ou le tennis, certains mouvements restent vraiment douloureux. Impossible par exemple de courir sur sol dur plus de quelques secondes, ma jambe me faisant rapidement très mal. Si bien que je dois chercher des approches différenciées pour entretenir ma condition.

L’avantage d’une telle blessure – si l’on peut dire – c’est que l’on a tout de suite beaucoup plus de temps à disposition. Je peux donc suivre ma deuxième année de maturité professionnelle, dans le but à terme d’intégrer éventuellement la HEP. Parallèlement, j’occupe un emploi à temps partiel dans les RH et cet été, je travaille même à plein temps à la piscine de Colovray.

Après une longue réflexion, j’ai trouvé nécessaire d’apporter quelques changements à mon encadrement sportif. Je vais désormais défendre les couleurs du ski-club d’Abondance, une toute petite station familiale qui est très chère à mon cœur. Et je vais donc logiquement courir à l’avenir sous licence française puisque j’ai intégré un groupe d’entraînement et de course privé basé en France.

C’est par conséquent entre mes jours de travail et de formation que je viens de me rendre à Val d’Isère. Quel plaisir de retrouver cette station qui, à mes yeux, a tout d’un havre de paix. Depuis 2020, j’y passe au moins deux semaines entre juin et juillet. Sauf bien sûr l’année dernière, où j’en avais été privée... Mais en ski comme en amour, il faut parfois tout arrêter pour repartir du bon pied.

J’ai d’abord eu droit à deux ou trois jours de ski libre, avant de repasser mes premiers piquets. Quel sentiment incroyable de remettre la combinaison après tant de temps ! Etonnamment, au contraire de la dernière fois, je n’avais pas aussi mal, je ne ressentais plus chaque petite imperfection de la piste. Bref, je pouvais à nouveau skier sans trop de douleurs.

Certes, mes manches dans les piquets n’étaient pas trop engagées et j’avais du mal à mettre les skis dans la pente mais techniquement, pas grand-chose n’avait bougé. L’après-midi, après le ski, c’était soit préparation physique soit tennis. Autant dire que ces journées étaient juste trop bien, de la première à la dernière.

En tout, j’ai pu skier dix jours, de quoi reprendre confiance. Actuellement, je suis dans une phase de deux mois sans ski ; je peux ainsi alterner condition physique et travail, afin de n’avoir plus que l’école à partir de la mi-septembre. Je ne rechausserai par conséquent les skis qu’à la fin septembre, à Saas-Fee. J’ai fait en effet l’impasse sur les semaines sous dôme, n’ayant pas envie de pratiquer du slalom et ne me sentant pas encore prête à skier sur glace.

11/03/2024 // C’est reparti !

Suite à mes tests physiques de février, j’ai enfin eu l’autorisation des médecins pour reprendre le ski.

C’est donc plus de 13 mois plus tard que j’ai pu retourner sur les pistes. Malgré un début perplexe, je dois dire que c’est assez vite revenu sur les pistes et les neiges faciles. Quelle joie de pouvoir à nouveau glisser et retrouver ces paysages enneigés ! (Enfin, il faut être au moins à 1600 m pour vraiment en profiter…).

Actuellement, j’utilise mes skis de slalom. J’ai essayé de reprendre avec des skis de géant, à savoir mes skis de U14, mais malheureusement, ma jambe n’est pas prête : de vilaines douleurs surviennent assez rapidement, liées à la pression de la chaussure sur ma jambe ainsi que mon péroné, qui n’est pas encore remis.

J’abandonne donc l’idée de courir en fin de saison, j’espère pouvoir faire un peu de tracé d’ici avril, même si ça semble être compliqué. 

Pour le moment, l’objectif est de faire du ski, des kilomètres, et surtout de prendre du plaisir, d’apprécier et de profiter de chaque moment.

Petit portrait

Née le 3/09/2003, 159 cm, 52 kg

Ski-club: Abondance (France)

Meilleures perfs en carrière: trois victoires en 2022

Points FIS au 30.9.2024: 41,28 en géant

Objectifs pour la saison 2024/25: me remettre de ma blessure et éventuellement disputer les courses de fin de saison

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