16/12/2014 // Val Gardena: l’airbag est loin de faire l’unanimité
C’est demain, à l’ocasion du 1er entraînement de la descente de Val Gardena, que les skieurs seront pour la première fois autorisés à porter l’airbag développé par la firme italienne Dainese. Mais on peut être sûr que tous ne le feront pas, tant les coureurs ont réservé un accueil mitigé à cette innovation, quand bien même sa finalité est d’améliorer leur sécurité.
Le système en soi est plutôt simple: installé au niveau du cou, le coussin se remplit d’air en cas de perte de contrôle et de crash imminent. Mais tout le problème est précisément là: qu’est-ce qu’un crash imminent? En descente, on a déjà assisté à de multiples reprises à des scènes où le coureur, en totale perdition, finit pourtant pas se récupérer et à poursuivre son parcours. Dans de pareils cas, l’airbag se déclencherait sans doute, ce qui pourrait aller à l’encontre de l’objectif recherché.
Scepticisme général
Dans le camp des coureurs, le scepticisme est de mise: «Je n’en porterai pas, aussi longtemps que la FIS n’en rendra pas l’usage obligatoire», a déclaré l’Italien Dominik Paris. Une analyse partagée par son compatriote Werner Heel: «Il faudra bien deux ans pour rendre le système compatible avec les exigences de la compétition.»
Les Suisses ne sont guère plus enthousiastes: «Pour intégrer ce système de 27 millimètres d’épaisseur, il faut modifier les combinaisons, ce qui se répercute négativement sur l’aérodynamisme», a confié l’entraîneur Jürg Roten. Beat Feuz pointe quant à lui le risque que le dispositif s’ouvre de façon intempestive: «Le système repose sur cinq capteurs. Si trois d’entre eux soupçonnent un risque de chute, l’airbag se gonfle. Cela signifie que dans un cas comme celui de Patrick Küng, qui a frôlé la chute à Beaver Creek, il se serait sans doute enclenché.»
Au vu de ces premières réactions, il faudra sans doute beaucoup de travail de persuasion à la FIS, qui souhaite rendre le porte de l’airbag obligatoire à terme si les tests sont probants.
© Keystone