26/10/2012 // Tour d'horizon des forces et faiblesses de nos skieurs
A la veille de l’ouverture de la saison Coupe du monde de ski alpin, des questions se posent concernant les résultats que l’on peut attendre de nos skieurs suisses. En effet, après une préparation estivale pour le moins difficile, il paraît légitime d’analyser les forces et faiblesses de l’équipe. Prometteuse mais malchanceuse, que peut-on attendre de cette équipe de Suisse?
Le groupe a des atouts indéniables, des jeunes prometteurs, des anciens encore performants. Mais qui pour mener la barque ? Avec la retraite de Didier Cuche, outre la perte d’un leader naturel, c’est une part importante du bilan comptable de fin de saison qui s’en va. Lors des six dernières saisons, le Neuchâtelois est monté 44 fois sur le podium en Coupe du monde. Ce qui représente plus du quart des médailles glanées par les Suisses !
Oublions le passé, allons de l’avant
A l’heure de la reprise, les experts semblent d’avis pour dire que les trois favoris au grand globe de cristal sont Marcel Hirscher, Ivica Kostelic et Aksel Lund Svindal. Mais tout le monde est toutefois conscient que chez les hommes, les cartes sont brassées à nouveau lors de chaque début de saison et que plusieurs skieurs peuvent tirer leur épingle du jeu. Parmi les Suisses, sont notamment cités Beat Feuz et Carlo Janka comme outsider au classement général. Revenons donc sur les Suisses qui pourraient briller cet hiver.
Beat Feuz : immense talent, santé fragile
Le cas de l’Emmentalois est difficile à examiner. Au regard de la saison passée, tout le monde s’accorderait à dire qu’il fait parti des grands favoris au globe du classement général. Passé tout près l’an passé, mais finalement rattrapé par Marcel Hirscher, il semble le leader naturel devant faire oublier progressivement le retrait de Didier Cuche. Seulement voilà, entre temps Feuz s’est blessé au genou gauche et a dû subir plusieurs opérations qui lui ont fait perdre de nombreux jours d’entraînement. Toujours incertain pour Sölden, Beat Feuz doit d’abord penser à récupérer physiquement. Les résultats suivront peut-être par la suite…
Le grand retour de Carlo Janka ?
Après avoir remporté le classement général en 2010, le Grisonnais a eu du mal à confirmer les deux saisons qui ont suivies. Diminué par de nombreux soucis de santé (arythmie cardiaque, douleurs au dos), ses résultats ont nettement chuté, particulièrement lors du dernier exercice. La bonne nouvelle dans la perspective de cette saison, c’est qu’il semble en avoir fini avec les pépins physiques. Au vu de sa préparation estivale, il est cependant difficile de se prononcer sur ses chances de succès. A la recherche tout l’été des bons réglages techniques, les dispositions ne semblent pas idéales pour lui à la veille du grand jour. On veut bien se laisser surprendre…
Didier Défago, une seconde jeunesse ?
L’ « ancien » semble tenir une forme olympique. Un des rares à n’avoir pas connu de soucis durant sa préparation estivale, le Morginois pourrait créer la surprise. Fort de son expérience et de ses succès passés, le skieur de 35 ans pourrait tirer le wagon suisse dans la bonne direction. Reste à savoir s’il saura tenir la dragée haute tout au long de la saison. Il nous a habitué à briller de manière épisodique, lors de grands événements, pourra-t-il en faire autant et se substituer à l’autre Didier ?
Qui derrière Vonn ?
Du côté des dames, les observateurs semblent unanimes pour désigner Lindsey Vonn comme grande favorite à sa propre succession. Derrière elles, Tina Maze, Maria Höfl-Riesch ou encore Julia Mancuso paraissent les plus en mesure de batailler dans sa catégorie. Aux Suissesses maintenant d’accrocher le bon wagon.
Lara Gut, une revanche à prendre ?
La Tessinoise de 21 ans reste sur une saison mitigée et espère renouer avec le succès. Comme en atteste sa décision
de renoncer au slalom, elle veut prétendre à mieux et mettre toutes les chances de son côté pour rivaliser avec l’élite. Son ambition est légitime. Jeune et déjà bourrée d’expérience, elle a la maturité pour passer un cap supplémentaire. C’est tout le mal qu’on lui souhaite.
Fabienne Suter et Dominique Gisin, deux destins quasi identiques
Toutes deux contrainte à mettre un terme à leur saison en janvier dernier, en raison d’une blessure similaire au genou, la Schwytzoise et l’Obwaldienne restaient pourtant sur de bons résultats. Bien qu’elles soient rétablies, elles n’ont pas aligné assez de kilomètres pour prétendre à revenir tout de suite au top. L’erreur serait de se mettre en danger en voulant brûler les étapes. Reste qu’elles ont les deux le potentiel de se classer régulièrement dans les dix.
2e au classement des nations, un objectif irréaliste ?
En visant une deuxième place au classement des nations, la Fédération a voulu jouer la carte de la prudence. Pour autant, au vu du contexte actuel, on peut se demander s’il ne faudrait pas revoir ces ambitions à la baisse. En effet, en additionnant la perte de Didier Cuche et les nombreux cadres touchés par les blessures, force est de constater qu’on ne se trouve plus dans la conjoncture des saisons passées. La Suisse a toujours terminé au 2e rang derrière l’Autriche entre 2006 et 2011, avant d’être dépassé par l’Italie l’an passé et de terminer 3e. Cette période très favorable pour le ski suisse n’est bien sûr pas révolu, nous avons toujours de très bons skieurs. Mais à l’heure actuelle, avec les armes dont nous disposons, c’est peut-être trop ambitieux d’en espérer autant. Enfin, les réponses, ce sont les skieurs qui vont nous les donner...
