18/04/2015 // Swiss-Ski: y a-t-il un capitaine à bord du navire?
Mesdames et Messieurs de Swiss-Ski, c’est tout à votre honneur de vouloir discuter avec Rudi Huber avant de vous prononcer sur la teneur d’un SMS.
Certes, Stefan Hofmänner, votre responsable média et communication pour le secteur alpin, a raison de préciser que «si le cas est avéré, ce serait une faute très grave».
Certes, votre directeur Markus Wolf a raison de souligner que la xénophobie n’a pas cours au sein de la fédération puisque 31% des collaborateurs de son secteur sport de compétition sont étrangers.
Malheureusement, ces arguments sont loin d’être suffisants. De fait, bon nombre de vos membres - et avec eux de passionnés de ski alpin – ont l’impression que vous ne tenez pas la barre de la fédération.
Bien évidemment, on ne vous demandait pas de condamner quelqu’un avant même de l’entendre. Encore qu’il n’aurait pas été compliqué de mettre en place une conférence téléphonique avec votre directeur alpin pour percer l’abcès.
Non, ce que l’on attendait de vous ces dernières 24 heures, Mesdames et Messieurs, c’était une prise de position ferme et définitive quant aux principes à la base de votre fédération. On peut citer les compétences techniques mais il y a aussi l’ouverture à l’autre, le respect des minorités, l’importance du pluriculturalisme.
En refusant d’éteindre l’incendie, vous avez encouragé la multiplication des critiques plus personnelles. Aujourd’hui, certains vous reprochent de vous priver d’entraîneurs confirmés comme Didier Plaschy et Steve Locher pour des motifs relationnels plus que pour des raisons techniques. D’autres relèvent des situations étranges au sein de la fédération (un président qui, parallèlement à ses fonctions officielles, commente les courses de ski sur Eurosport et dirige une entreprise privée, pour n’en mentionner qu’une). Il y a même des entraîneurs reconnus pour leurs compétences qui font entendre leur voix: pour Didier Bonvin, Rudi Huber n’est pas à sa place, il ne connaît pas la problématique du ski suisse ni les langues et les mentalités du pays; Patrice Morisod quant à lui affirme qu’il n’aurait aucun plaisir à travailler sous ses ordres.
Et le comble, c’est que ces critiques se font désormais entendre dans tout le pays, pas seulement en territoire romand…