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03/02/2014 // Sotchi: petite, moyenne ou grande cuvée

Si Paul le Poulpe vivait encore (que Dieu ait son âme),  combien de médailles attribuerait-il aux skieurs suisses à Sotchi? Le sagace céphalopode, incollable pour prédire les vainqueurs des matchs de la Coupe du Monde de football 2010, annoncerait-il des moissons aussi belles qu’en 1972 à Sapporo ou 1988 à Calgary (10 médailles!) ou des déculottées historiques comme en 1964 à Innsbruck ou à Salt Lake City en 2002? Quel sera le scénario de ces Jeux: la ruée vers l’or, l’argent facile, l’âge du bronze? On peut évidemment s’attendre à tout d’autant que dans les grands événements, tout dépend souvent de la dynamique positive, qui s’enclenche - ou pas - au début des Jeux. On observe en effet souvent un effet «boule de neige» (normal, on est en hiver…): quand un athlète performe d’entrée de cause, il n’est pas rare qu’il poursuive sur sa lancée et galvanise l’équipe, voire l’ensemble de la délégation, toutes disciplines confondues. En bref, cela signifie que si nos descendeurs, qui ouvriront le bal, brillent et qu’en même temps, d’autres Suisses s’illustrent (un Simon Ammann par exemple), on peut s’attendre à des Jeux réussis pour les Suisses.

 

Des atouts en vitesse

A y regarder de plus près, on devrait néanmoins plutôt s’attendre, du côté des skieurs en tout cas, à des JO de moyenne cuvée. Chez les Messieurs, nos meilleures chances se situent dans les épreuves de vitesse. Le quatuor Küng, Défago, Feuz et Janka peut s’illustrer tant en descente qu’en Super-G, avec un petit plus pour Küng, même s’il faut se souvenir que c’est Beat Feuz qui a remporté l’avant-première disputée en février 2012 sur la piste olympique. Si on imagine mal Carlo Janka pouvoir défendre son titre de géant, on verrait bien le Grison créer la surprise dans les disciplines de vitesse et, pourquoi pas, troquer un titre contre un autre… En géant et en slalom, les probabilités de médailles sont assez réduites mais nos représentants partiront avec de meilleurs dossards qu’en Coupe du Monde. Si nos jeunes Aerni, Yule et Zenhäusern attaquent à fond en slalom, que ça passe et qu’il y a de la casse parmi les meilleurs, pourquoi pas? Comme dirait Jean-Claude Dusse, notre maître à penser à tous «Sur un malentendu…» Enfin en combiné, les Helvètes s’élanceront avec un statut d’outsider mais il faudrait là aussi des circonstances très favorables pour qu’ils puissent se hisser sur la boîte.

 

Lara Gut: le profil d’une gagnante

Victorieuse à cinq reprises, dans trois disciplines, Lara Gut a exactement le profil qu’il faut pour réussir aux Jeux: elle est soit tout devant, soit largement battue. Là encore, la descente qui inaugure le programme, sera très importante pour la Tessinoise. Elle peut revenir de Sotchi avec 3 médailles comme avec zéro mais ce qu’on sait avec elle, c’est qu’elle jouera sa carte à fond. Mais dans les épreuves de vitesse, la Suisse a d’autres atouts,  Marianne Kaufmann-Abderhalden a elle aussi déjà gagné, Dominique Gysin n’est pas si loin et, si le tracé olympique n’est pas trop tourmenté, même une Nadja Jnglin-Kamer peut faire valoir ses qualités de glisseuse. Pour Fabienne Sutter, les choses sont plus compliquées, il faudrait vraiment que le déclic se produise au bon moment tant la Schwyzoise est apparue déstabilisée ces derniers temps. Dans les disciplines techniques enfin, le constat est un peu le même que chez les garçons, il faudra attaquer fort et compter sur la malchance des autres. C’est cruel mais c’est la règle. Même s’il est un peu exagéré de dire qu’aux Jeux et aux Championnats du monde, une 4e place ou une 25e, c’est la même chose, il ne faut pas que nos filles s’élancent pour une place d’honneur. Wendy Holdener semble la mieux à même de réussir un exploit même si elle aussi a parfois tendance à rester un peu en-dedans. Pour le combiné, Lara Gut, sera là encore notre meilleur atout mais Dominique Gysin a également des arguments à faire valoir. Risquons-nous, emmenés par nos skieurs de vitesse, les Suisses repartiront de Sotchi avec de 4 à 6 médailles dans leur escarcelle. Mais n’est pas Paul le Poulpe qui veut…

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