29/01/2014 // Ski et snowboard: la grande réconciliation des frères ennemis
Selon les dernières statistiques en matière de pratique du ski à l’école, le ski alpin reprendrait du poil de la bête après avoir été éclipsé pendant des années par le snowboard. Pendant des années, les enfants pratiquant le ski alpin ont même dû endurer les moqueries cruelles de leurs camarades de classe adeptes de la planche considérée comme plus fun, plus jeune, plus «free», plus rebelle (sans parler des codes vestimentaires et musicaux), au point que les derniers résistants passaient pour des ringards, des dinosaures rescapés du Jurassique. L’explication est simple: dans notre société binaire où tout doit être blanc ou noir, le snowboard ne pouvait se construire qu’en opposition au ski alpin pour lui piquer des parts de marché. Des responsables marketing habiles ont donc positionné la nouvelle discipline de façon à faire ressortir les côtés un peu ternes et vieux jeu du ski alpin (qui a parfois il est vrai prêté le flanc à la critique avec des coloris pas toujours très gais…). La démarche a parfaitement fonctionné alors que bien sûr, la planche n’a rien d’intrinsèquement fun (en poussant un peu le trait, on peut mettre la trouver un peu pachydermique… ) et le ski alpin rien d’intrinsèquement ringard. Après s’être regardés pendant des années en chiens de faïence, les deux disciplines, et leurs pratiquants, en sont arrivés aujourd’hui à une cohabitation plus pacifiée, même si elle peut être parfois condescendante. Et même s’il reste d’irréductibles puristes, les deux fronts se sont rapprochés. Le snowboard a demandé – et obtenu – son admission dans le giron olympique (en empruntant même des épreuves alpines comme le slalom…) et de son côté, le ski alpin s’est donné une image plus fun que par le passé (il n’y a qu’à comparer les skis et les tenues d’aujourd’hui à celles des années 70 et 80). Du point de vue du ski alpin, on peut penser que cette rivalité a néanmoins détourné beaucoup de jeunes talents du ski de compétition, juste pour des questions d’image, ce qu’il est permis d’appeler un gâchis…