12/02/2020 // Parallèle: Felix Neureuther ne mâche pas ses mots!
Interrogé avant-hier par le tabloïd autrichien Kronenzeitung sur la pérennité du parallèle, Felix Neureuther, retraité depuis l’an dernier, a balancé ses quatre vérités avec son franc-parler habituel. «Que le parallèle soit au calendrier de la Coupe du monde est la plus grande c… de tous les temps! Cette discipline n’a rien à voir avec le ski de compétition qu’on aime. Il s’agit seulement de pousser, pousser, pousser, avec juste une ou deux transitions, On n’est pas des snowboarders. Le parallèle doit être rayé du calendrier.» Comme de nombreux athlètes partagent cet avis, bien que l’exprimant dans un langage plus châtié, les choses pourraient bouger. Alexis Pinturault a notamment déclaré: «J’ai la rage, l’impression de me faire berner… Nous les athlètes sommes pris pour des pions d’un spectacle et non acteurs d’un sport. Depuis quand la chance prend-elle le pas sur la performance en sport? Et la dangerosité du format, on en parle?». Représentant des athlètes, Daniel Yule, dont on connaît le caractère plutôt posé et qui sera en première ligne pour présenter des propositions, envisage même le boycott comme une solution pour faire avancer les choses.
Peter Schröcksnadel rejoint le camp des opposants!
Le skieur de La Fouly fustige à la fois le caractère injuste de la discipline, où l’un des parcours est toujours plus rapide que l’autre, et sa dangerosité, rappelant que l’on était pas passé loin de la catastrophe lors du duel entre Thomas Tumler et Tommy Ford, l’Américain se retrouvant sur le parcours du Grison et manquant de justesse de le percuter: «On skie avec des lames aux pieds», commente le meilleur slalomeur suisse de tous les temps. Les «frondeurs» ont reçu un soutien de poids en la personne de l’omnipotent président de la Fédération autrichienne Peter Schröcksnadel qui s’est dit partisan de l’abandon pur et simple des parallèles à l’issue de cette saison pour les mêmes raisons que celles mises en avant par Yule: manque d’équité et risques excessifs. Du côté des partisans – dont les rangs commencent à s’éclaircir – c’est le grand silence. Même le vainqueur de Chamonix, Loïc Meillard, semblait avoir de la peine à se réjouir vraiment de son succès. Reste la question qui tue: si tout le monde est contre, à commencer par les principaux intéressés, les athlètes, pourquoi faut-il tant de temps pour envisager l’ébauche d’une esquisse de début de remise en question du côté de la FIS?
Photos: Felix Neureuther © www.krone.at