13/08/2014 // Le cadre C à l’entraînement
De gauche à droite: Noël von Grünigen, Marc Pfister, Sandro Simonet, Matthias Brügger
Le site swiss-ski.ch vient de publier un article intéressant sur la préparation des skieurs suisses de la relève que nous reproduisons ici.
« La semaine dernière, j’ai eu l’occasion de rendre visite à nos espoirs de la relève en plein entraînement de force à Macolin. La première impression que m’ont laissée les garçons était tout bonnement inspirante: Matthias Brügger, Marc Pfister, Loïc Meillard, Sandro Simonet et Noël von Grünigen sont à peine plus âgés que moi et ont un mental que je n’aurais pas soupçonné chez des jeunes de mon âge.
Ils sont totalement concentrés et ont un objectif de vie pour lequel ils donnent tout, même si cela implique beaucoup de renoncement. J’ai réellement été impressionné par le fait qu’à leur âge, ils ont une idée aussi précise de ce qu’ils veulent faire et de ce qu’ils ne veulent pas faire, et sont prêts à accorder la priorité absolue à cet objectif, sans se plaindre.
Un rêve de victoire sur le Chuenisbärgli
Il était en outre très intéressant de voir comment, au sein d’une équipe, les caractères les plus différents se côtoient et comment, malgré les opinions différentes, ils travaillent tous pour atteindre le même objectif. Sans trop de phrases, l’attitude, l’opinion et la passion de chaque athlète par rapport au ski étaient rapidement perceptibles. Tandis qu’à l’entraînement, certains flirtaient avec leurs limites ou tentaient même de les repousser, d’autres donnaient également le meilleur d’eux-mêmes, mais sans aller tout à fait au bout de leurs limites, en apparence tout du moins. Pendant les interviews, ils se sont toutefois tous montrés ouverts et partants pour plaisanter sur l’un ou sur l’autre. La question de savoir quel objectif ils veulent atteindre au cours de leur carrière dans le ski a également permis de révéler les différents caractères : tandis que certains visent la victoire olympique et la victoire au classement général de la Coupe du monde, d’autres rêvent d’une victoire sur le Chuenisbärgli ou à Wengen.
Freiner pour être rapide
J’ai observé les garçons un certain temps pendant leur entraînement de force et de condition physique et leur engagement très physique sur le vélo excentrique m’a particulièrement surpris. Dans cet exercice, les garçons doivent essayer de freiner les pédales entraînées par un moteur pendant quatre minutes en position assise ou trois minutes en position debout. Freiner ? Jusqu’ici, je m’étais toujours dit que s’il y avait une qualité primordiale que les skieurs doivent posséder, c’est bien la rapidité. Reto Weisskopf, entraîneur de condition physique du cadre C des hommes, a éclairé ma lanterne : dans les exercices de force excentrique, le muscle sollicité effectue effectivement un travail de freinage lorsqu’il est étiré par une charge externe plus lourde au moment de développer sa force. Un entraînement de force excentrique rend la musculature plus rapide, plus longue et plus souple. « Le vélo excentrique présente en outre l’intérêt de fournir un feed-back direct à l’athlète pendant l’exercice, l’incitant à adapter constamment sa fréquence de pédalage, exactement comme sur la piste où le skieur doit adapter le dosage en fonction de la qualité de la piste », explique Reto Weisskopf. Je pense que maintenant, j’ai compris : sur le vélo excentrique, il ne s’agit pas uniquement de stimuler les muscles pour augmenter la force-vitesse, mais aussi d’améliorer la faculté d’adaptation des athlètes.
Les impressions de l’entraîneur de condition physique
L'entretien avec l'entraîneur de condition physique Reto Weisskopf m’a permis de sonder ses pensées. J’ai rapidement constaté à quel point les athlètes lui sont chers, et c’était captivant d’entendre ce qu’il pense de chacun des athlètes et de leur avenir. Reto Weisskopf exige beaucoup des garçons de 19 à 21 ans, et il attache beaucoup d’importance à ce que les athlètes soient autonomes et s’intéressent de près à la théorie de la force : « J’exige de chaque athlète qu’il sache exactement pourquoi il fait quel exercice et quel est l’effet de chaque exercice. » C’est pourquoi ses athlètes doivent élaborer leurs propres programmes d’entraînement et les lui soumettre. Le Soleurois de 43 ans tire un bilan positif de la semaine de condition physique à Macolin : « Le groupe est très motivé et il y a une bonne dynamique de groupe. Les jeunes se motivent mutuellement, de sorte que travailler avec eux est très simple et très amusant. »
Marc Pfister en plein effort et planchant sur son programme d'entraînement
