21/01/2014 // Hans Grugger et Daniel Albrecht : un destin commun
Juste avant le début des épreuves de Kitzbühel, deux des victimes les plus célèbres de la Streif, le Suisse Daniel Albrecht et l’Autrichien Hans Grugger, ont confié leurs états d’âme au quotidien autrichien «Kronenzeitung».
Daniel Albrecht et Hans Grugger ne sont pas rancuniers: ils reviennent avec plaisir à Kitzbühel, même si la Streif a brisé net leur carrière, en 2009 pour le premier, (même si le Suisse a tenté sans succès un come-back fin 2010), en 2009 pour le second. Après leurs effroyables cabrioles, tous deux sont restés dans le coma pendant longtemps avec de graves blessures à la tête. Albrecht confie qu’après son réveil, il a dû repartir de zéro, tout réapprendre, jusqu’au nom des animaux. Il lui est même arrivé de confondre sa physiothérapeute avec son amie... Leur épreuve lui a appris à relativiser les choses et à apprécier les bons côtés de la vie. Le Valaisan avoue qu’il peut aujourd’hui savourer l’instant présent sans penser à rien alors qu’autrefois, il vivait constamment sous stress: «Il fallait que tout soit parfait: les skis, les fixations, mon corps». Quant à Grugger, il jouit pleinement de ses promenades à vélo dans la campagne, admirant la moindre fleur et s’étonnant de la beauté du monde. Agé aujourd’hui de 33 ans, l’Autrichien a aussi pu constater à l’hôpital qu’il y avait des gens encore beaucoup moins bien lotis que lui. Il en a retiré une certaine sagesse. Le destin des deux hommes est indissociablement lié: c’est en effet la chute de Grugger qui a dissuadé le Suisse de réessayer de dévaler la Streif à fond, en 2011. Samedi, ils suivront la descente avec plaisir, en espérant surtout qu’il n’y aura pas de chutes graves. Là encore, ils relativisent: «Quand j’assiste à une chute, je regarde d’abord si le coureur bouge. C’est ça le plus important. Une déchirure des ligaments, ça n’est pas bien grave par rapport à ce que nous avons vécu.»