18/02/2014 // Géant masculin: le temps des vaches maigres
Heini Hemmi
Pendant des années, le slalom géant masculin a été l’une des disciplines fortes des Suisses. Les athlètes de notre pays ont en effet fêté 71 victoires en Coupe du Monde. C’est moins qu’en descente (116) mais beaucoup plus qu’en slalom (13) et en Super-G (32), même si cette dernière discipline est moins ancienne. Aux JO, de nombreux Suisses se sont illustrés depuis la victoire de René Staub à Squaw Valley en 1960. Willy Favre (argent en 1968), le duo de Sapporo Bruggmann-Mattle (argent et bronze), la paire dorée Hemmi-Good (or et argent à Innsbruck en 1976), Max Julen, intouchable sur la neige yougoslave de Sarajevo en 1984, Zurbriggen (bronze en 1988, Urs Kälin (argent en 1994), le formidable Von Grünigen (bronze en 1998), et last but not least, Carlo Janka, vainqueur il y a 4 ans, ont porté haut les couleurs de notre pays dans cette discipline. Sans compter ceux qui n’ont pas trop bien réussi aux Jeux, les Gaspoz, Locher et autres Cuche… Depuis quelques années, nos skieurs sont cependant en perte de vitesse en géant, une lente descente aux enfers qui a culminé sur la mémorable déculottée d’Adelboden en janvier dernier. Il y a donc du pain sur la planche pour nos entraîneurs, même si les résultats des plus jeunes en Coupe d’Europe et dans les courses FIS sont plutôt encourageants. Revenu tout près des meilleurs dans les épreuves de vitesse, Janka ne semble pas encore en mesure de jouer le podium en géant. De son côté, Défago, a plus ou moins délaissé la spécialité, même s’il sera au départ. Enfin, les frangins Mauro et Gino Caviezel, qui complèteront le quatuor suisse, sont là pour apprendre, même s’ils se sont déjà mis en évidence en Coupe d’Europe. C’est dire que les Helvètes s’élanceront demain avec des ambitions limitées. Techniquement au-dessus du lot, l’Américain Ted Ligety partira avec l’étiquette de favori même s’il semble moins planer sur la discipline que les deux dernières années. Ses principaux adversaires seront Marcel Hirscher, qui a fait l’impasse sur le combiné pour mieux préparer les deux disciplines techniques, et le Français Pinturault, qui portera les espoirs de toute une nation (encore que Thomas Fanara pourrait lui brûler la politesse). L’incertitude plane en revanche toujours sur la présence du vainqueur d’Adelboden Felix Neureuther, qui pourrait rejoindre Svindal sur la liste des absents de marque.