27/02/2020 // Finales de la Coupe du monde à huis clos: au mieux un pis-aller
La FIS marche sur des œufs: elle doit d’un côté garantir l’équité sportive de cette fin de saison marquée par une lutte acharnée pour le gros globe, tant côté masculin que féminin, la moindre annulation pouvant faire pencher la balance en faveur de l’un ou de l’autre, ne prendre aucun risque sanitaire et, accessoirement, veiller à promouvoir son sport, dont l’audience reste encore très confidentielle par rapport à d’autres disciplines. Dans cette perspective, sa décision de faire disputer les finales de la Coupe du monde prévues dans trois semaines à Cortina à huis clos (la Vénétie étant plus exposée que le Val d’Aoste où l’on se contentera de limiter le nombre de spectateurs), peut se comprendre, même si elle est un immense crève-cœur pour tous les athlètes, mais tout particulièrement pour ceux qui, comme le champion olympique de slalom André Myhrer, entendaient mettre un terme à leur carrière en apothéose dans une ambiance festive, pour ne rien dire de Federica Brignone, qui pourrait s’adjuger le gros globe dans son pays, mais devant des tribunes désespérément vides…
Manque d’alternatives
Il est donc difficile de dire à ce stade si cet exercice d’équilibrisme sera une réussite ou si une meilleure solution aurait pu être trouvée alors que le temps presse. Aujourd’hui, le coronavirus vole la vedette aux sportifs un peu partout dans le monde avec des épreuves annulées ou reportées. Tout dernièrement, les Mondiaux de tennis de table prévus en Corée du Sud ont par exemple été repoussés de fin mars à fin juin, ce qui pose d’immenses problèmes en matière de qualification pour les JO de Tokyo, et même ces derniers sont désormais très menacés. Le choix de la FIS montre aussi que les stations ne se bousculent pas ou plus au portillon pour proposer des alternatives, ce que l’on peut comprendre dans la mesure où une organisation comme celle des finales de la Coupe du monde est en général synonyme de nuitées perdues. Il est loin le temps où une station comme Veysonnaz était prête à reprendre au pied levé quasiment toutes les épreuves annulées, des efforts, qui, soit dit en passant, auraient dû lui valoir à terme une place fixe au calendrier. Pour l’avoir négligé, la FIS se retrouve aujourd’hui bien seule… Mais répétons-le, la priorité numéro un doit rester l’équité sportive.
Photo: Federica Brignone sacrée devant des tribunes vides? Un scénario qui prend forme © www.corriere.it