20/01/2020 // Noël n’est pas clément, il est même impitoyable!
Quand Ramon Zenhäusern a bouclé hier la première manche de son slalom, à Wengen, et constaté qu’il avait concédé 99 centièmes à Clément Noël, on a cru lire un mélange d’incrédulité et d’admiration sur son visage. Un peu plus tard, il le reconnaissait volontiers à l’interview, ayant eu l’impression de faire une bonne course, sauf peut-être une entrée de mur mitigée. Mais pas de quoi y laisser une seconde. Le mérite en revient donc au Français, remarquable de fluidité comme il l’est depuis le début de la saison. Qu’on ne s’y trompe pas, malgré la classe de nos slalomeurs, la puissance et la furia d’un Zenhäusern, la finesse d’un Yule, le classicisme d’un Meillard et d’un Tanguy Nef, qui se rapproche toujours plus du podium, le roi actuel du slalom, c’est bien lui et il faudra être fort, très fort, pour lui ravir le petit globe de la spécialité. Le gros, il le laissera «volontiers» à Henrik Kristoffersen, son coéquipier Alexis Pinturault, à qui il vole de plus en plus souvent la vedette, voire à un spécialiste de vitesse comme Aleksander Aamodt Kilde.
Un spectacle de tous les instants
L’autre grand gagnant de la course de dimanche, c’est le slalom lui-même, dans sa version traditionnelle. Le spectacle présenté dans la station bernoise, sur un tracé absolument superbe, avec des écarts minimaux derrière Noël, constitue la meilleure des publicités pour la discipline. De notre point de vue en tout cas, il a complètement éclipsé le géant parallèle féminin de Sestrières, sans que le talent des techniciennes en lice en Italie ne puisse être mis en cause, et sans bien sûr qu’on puisse nous faire le reproche de sexisme. De quoi s’interroger pour les responsables de la FIS. Car à notre connaissance, le modernisme n’est pas une valeur en soi pas plus que la tradition n’est une tare…
Photo: Clément Noël © www.francebleu.fr