08/02/2018 // Russi-Collombin, c’est demain!
C’est demain soir à 22 h que la chaîne romande RTS 2 diffusera le documentaire de Pierre Morath, consultant lors des compétitions d’athlétisme, consacré à la rivalité entre Bernhard Russi et Roland Collombin au début des années 1970. Au-delà des clichés complaisamment relayés par les médias de l’époque – l’eau et le feu, le cérébral contre l’instinctif, l’austère Alémanique contre le gouailleur Valaisan – le récit met en scène un chapitre glorieux de l’histoire du ski suisse, quand nos compatriotes damaient régulièrement le pion aux Autrichiens. Au-delà de son palmarès, 8 descentes de Coupe du monde remportées, plus les Mondiaux 1970 et les JO 1972, Russi, c’est surtout un style d’une pureté que seul peut-être Franz Heinzer égalera plus tard, et un art accompli d’avaler les champs de bosses. Mais il manquera toujours Kitzbühel et le Lauberhorn au palmarès de l’Uranais. Collombin, c’est plus désordonné, mais ça avance tout aussi vite, si ce n’est plus. Le skieur de Versegères parvient comme personne à garder les skis à plat, même sur les secteurs de glace vive. Vice-champion olympique en 1972, il remporte 8 descentes de Coupe du monde, dont Wengen et Kitzbühel (à deux reprises). Il traverse l’histoire du ski comme un météore: à 24 ans, sa carrière prend fin sur la bosse qui porte désormais son nom à Val d’Isère. Mais Collombin, c’est surtout l’homme qui, pendant deux saisons (1973 et 1974) domine outrageusement Franz Klammer, pourtant souvent considéré par les observateurs comme le meilleur descendeur de tous les temps (encore qu’Hermann Maier ferait un prétendant plus que présentable…). Ne serait-ce que pour cela, sa place se situe parmi les plus grands de la discipline. A Kitzbühel, en tout cas, on ne l’a pas oublié…
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