13/02/2014 // La gamberge de Fabienne Suter
Quatre places dans les 6 premières en deux éditions des JO et zéro médaille! 4e du géant, 5e de la descente et 6e du combiné en 2010, Fabienne Suter s’est encore classée 5e de la descente hier. Un résultat intrinsèquement fantastique mais qui est complètement occulté par les états d’âme des médaillées. Dura lex sed lex… Comme le gland insaisissable qui glisse entre les pattes de Scrat, l’écureuil de «l’Âge de glace», la médaille semble devoir toujours échapper à la Schwyzoise. A l’issue de la descente de mercredi, alors que les micros se tendaient vers Dominique Gisin et Lara Gut, il s’est trouvé peu de médias pour recueillir les impressions de Fabienne Suter, pourtant 5e de la course (et sans doute préférait-elle d’ailleurs qu’il en soit ainsi). Tout juste a-t-elle confié à un journaliste qui lui demandait ce qu’il lui avait manqué: «Ce qui m’a manqué aujourd’hui pour être sur le podium? Je ne sais pas… Peut-être ne suis-je simplement pas une championne.» Détrompe-toi, Fabienne, on ne se classe pas 4 fois dans les 6 premières aux JO sans être une championne. Mais dans le monde du sport où même des athlètes médiocres à l’ego hypertrophié sont certains d’être les rois du monde, mieux vaut ne pas trop douter de ses possibilités. C’est là le tendon d’Achille de la Schwyzoise. Contrairement à une Lara Gut, Fabienne Suter n’est pas une tueuse. Si l’on pouvait lui greffer le cerveau de la Tessinoise, juste pour une course, on verrait le résultat… Mais il n’y a pas de fatalité. Ne disait-on pas aussi de Stanislas Wawrinka qu’il était trop gentil, limite «loser» et qu’il ne gagnerait jamais de titre important? «La roue finit toujours par tourner», disait hier Dominique Gisin. On souhaiterait qu’elle ait raison et que cela se passe ainsi pour Fabienne Sutter à l’occasion du Super-G de samedi. Mais non, la roue ne tourne pas toujours, sinon il suffirait d’attendre. Il faut au contraire provoquer son destin…
