11/02/2014 // Julia Mancuso et les grands rendez-vous
Dans le ski de compétition, et dans le sport en général, il y a les ogres qui volent de succès en succès à l’image d’une Lindsay Vonn ou d’une Annemarie-Moser Pröll autrefois (ou encore d’un Mayer ou d’un Stenmark chez les hommes) et les «gourmets sélectifs» à la Défago qui ne gagnent pas souvent mais sont là dans les grands rendez-vous. Julia Mancuso appartient incontestablement à cette deuxième catégorie même si son palmarès est plus étoffé que celui du Valaisan. A quelques semaines des grands événements, il n’est pas rare de retrouver l’Américaine dans le ventre mou du classement, largement au-delà de la 10e place. Puis, tranquillement mais sûrement, elle monte en puissance pour surgir tout devant le jour J. A 30 ans, la skieuse de Reno dans le Nevada ne compte que 7 victoires en Coupe du Monde, largement moins d’une par année, mais pas moins de 10 médailles dans les grands championnats, avec en point d’orgue l’or olympique en géant en 2006 à Turin! Comment expliquer cette réussite exceptionnelle dans les rendez-vous majeurs? Sans doute d’abord par un «fighting spirit» décuplé à l’heure H, par un art de se sublimer là où d’autres perdent tout ou partie de leurs moyens, mais aussi par une maîtrise aboutie de la «périodisation», c’est-à-dire du dosage des charges d’entraînement en vue d’un objectif ponctuel. Bien sûr, il est plus facile de sacrifier des épreuves secondaires au profit des «big events» quand on est en fin de carrière, mais quoi qu’il en soit, Julia Mancuso restera, tous sports confondus, comme l’une des athlètes les plus pointues en termes de préparation ciblée.