24/07/2012 // Petit Portrait de Fränzi Aufdenblatten
Enjouée et spontanée, au point de parfois surprendre son interlocuteur, la Haut-Valaisanne est depuis longtemps un pilier de notre équipe féminine de vitesse. Nous avons eu le grand plaisir de la rencontrer à Vevey le 5 juillet, à l’occasion de la journée de la presse organisée par Swiss-Ski pour marquer la fin d’une période d’entraînement physique intensif. Elle nous a bien sûr donné son point de vue sur les nouveautés techniques que la FIS introduira la saison prochaine (voir l’interview spécifique) mais elle s’est aussi un peu livrée sur un plan plus personnel.
Impossible de ne pas revenir sur la saison passée, qui a été à son avis quelque peu gâchée par son manque de régularité. Si elle n’est pas montée sur le podium en Coupe du Monde, elle n’est pas passée très loin en super G, avec une 6e place à Beaver Creek et une 4e à Bad Kleinkirchheim, finissant au 8e rang du classement final de la spécialité. Signalons qu’elle est allée crescendo en fin de saison, s’adjugeant deux titres nationaux à Veysonnaz, en descente et en super G.
A son grand regret, le calendrier 2011-12 n’avait pas prévu de descente féminine à Are. Il faut dire qu’à ses yeux, la station suédoise propose une piste parfaite, meilleure que celle des hommes. Mais ce n’est à coup sûr que partie remise…
En ce qui concerne l’équipement, elle adore se rendre en soufflerie pour tester ses combinaisons. Il faut savoir que les entraîneurs conseillent aux skieurs d’adopter une position facile à reproduire, notamment en course, mais pas forcément la position la plus aérodynamique qui soit. Car les automatismes jouent un rôle prépondérant. De plus, en descente, la bonne position a plus d’importance que le bon fart ; écarter les coudes, ne serait-ce que très légèrement, a un effet de frein beaucoup plus marqué qu’un fartage raté…
Sur les skis, l’erreur qu’elle commet le plus souvent est de mettre trop de bascule en début de virage. Comme sa grande force est de toujours prendre les choses avec calme, elle profite des remontées entre deux manches d’entraînement pour réfléchir à tout ce que lui répètent ses entraîneurs. Du moins en début de saison ; par la suite, lors de la mise en place des automatismes, elle écoute de la musique car les rythmes la mettent en condition. Si elle éprouve une difficulté technique quelconque, elle n’ira pas spécialement en discuter avec une coéquipière, préférant se tourner vers ses collègues de l’équipe masculine, en priorité Cuche ou Zurbriggen. D’ailleurs, maintenant que Sylviane Berthod a arrêté la compétition, elle n’a plus vraiment de camarade de chambre attitrée.
Si sa capacité à rester calme est son plus grand atout, c’est aussi à ses yeux son plus grand défaut : elle avoue avoir de la peine à se motiver lorsque l’événement n’est pas vraiment important. Autrement dit, il lui manque ce petit zeste de pression supplémentaire qui permet d’aller à fond.
Sinon, cette mordue de golf en été est une inconditionnelle de la région de Zermatt, où elle est née. Au point de préférer une fondue à une raclette, pour autant bien évidemment qu’elle soit servie dans une petite cabane sur les hauts de la station valaisanne…
Et si on s’y donnait rendez-vous au printemps 2013, pour fêter les podiums qu’elle pourrait bien accumuler cet hiver ? Chiche !