05/03/2012 // Didier Cuche: le point avant les finales
En soi, on ne peut pas dire que le week-end norvégien du Neuchâtelois ait été catastrophique: 4e et 6e en super G, 10e en descente. Pourtant, dans l’optique du classement final par discipline, force est de reconnaître que l’opération comptable n’a franchement pas été bonne: à chaque course, il a perdu du terrain face à son adversaire direct. Si bien qu’il se retrouve aujourd’hui à 48 points de Klaus Kröll en descente et à 42 points d’Aksel Lund Svindal en super G. Notons que dans les deux disciplines, Beat Feuz est 3e avec un minuscule retard de 3 points seulement sur son aîné…
Si les seules données chiffrées ne laissent guère d’espoir de voir Didier Cuche remporter un ultime globe, sa force de caractère, sa volonté et la minutie de sa préparation sont proverbiales. On imagine par conséquent qu’il n’a pas baissé les bras et qu’il ne va pas se contenter de faire de la figuration lors des finales de Schladming. Sa décision de ne pas effectuer le déplacement de Kranjska Gora le week-end prochain montre bien qu’il ne considère pas ses dernières courses de Coupe du monde comme une «tournée d’adieux».
Que dire de ses chances? Sont-elles identiques dans les deux disciplines? A notre avis, non, même si la marge de manœuvre n’est de fait pas très grande. Dans tous les cas de figure, il va devoir livrer une prestation exemplaire. Si Cuche gagne, Kröll ou Svindal doivent terminer au mieux au 4e rang; s’il ne gagne pas et termine par exemple 3e, il doit espérer une véritable contre-performance de la part de ses adversaires directs.
En descente, la situation sera compliquée en raison du facteur nationaliste: le public sera chaud bouillant, il ne ménagera pas ses encouragements envers son favori et tentera vraisemblablement de déstabiliser ses adversaires. N’oublions pas non plus que l’Autrichien court à la maison puisqu’il est né à quelques kilomètres de Schladming. La pression qui s’exercera sur lui sera donc énorme. Ses nerfs seront mis à rude épreuve car il sera bien conscient qu’en cas d’échec le 14 mars, au vu de la passion des Autrichiens, il pourrait bien se voir octroyer le statut de honte de la nation !
En super G, la situation chiffrée est très similaire. Toutefois, on a actuellement trop tendance à oublier que Svindal avait déclaré, avant le début de la saison, avoir pour objectif de remporter le classement général. S’il n’en est certes pas très éloigné, le Norvégien n’a de loin pas vécu la saison qu’il souhaitait vivre. On peut lui faire confiance, il ne lâchera pas son os.
En résumé, la tâche de Didier Cuche s’annonce extrêmement compliquée dans les deux disciplines, mais pour des raisons totalement différentes. Personnellement, s’il fallait choisir, nous miserions sur la descente. Quoi qu’il en soit, remporter un dernier globe dans une situation aussi tendue et incertaine constituerait un extraordinaire point final à une carrière fabuleuse.
